Première visite du gouvernement syrien au camp d'Al-Hol depuis l'accord avec les Kurdes
Cette image aérienne, prise le 27 janvier 2024, montre une vue du camp d'Al-Hol dans le gouvernorat syrien d'Al-Hassakah, au nord-est du pays. ©Delil Souleiman / AFP

Une délégation du gouvernement syrien s'est rendue samedi dans le camp d'Al-Hol, dans le nord-est du pays sous administration kurde, marquant la première visite officielle des nouvelles autorités dans ce camp abritant des familles de jihadistes présumés du groupe État islamique (EI).

Depuis la défaite de l'EI en Syrie il y a plus de cinq ans, les forces kurdes contrôlent plusieurs camps et prisons dans la région, où sont retenues des dizaines de milliers de personnes soupçonnées de liens avec l'organisation jihadiste.

Selon Cheikhmous Ahmed, responsable de l'administration kurde, une réunion tripartite a rassemblé samedi à Al-Hol des représentants du gouvernement, de la coalition internationale menée par les États-Unis et de l'administration kurde.

Plus grand camp du nord-est de la Syrie, Al-Hol accueille environ 37 000 personnes de diverses nationalités, dont 14 500 Irakiens, dans des conditions précaires.

Les discussions ont porté sur la mise en place d'un mécanisme pour permettre leur départ progressif, a précisé M. Ahmed.

Cette visite intervient plus de deux mois après la signature d'un accord entre le président syrien par intérim Ahmed el-Chareh et Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) à majorité kurde.

L'accord prévoit l'intégration des institutions civiles et militaires kurdes dans l'appareil d'État et le retour des Syriens déplacés dans leurs villes et villages d'origine. Aucun progrès concret n'a toutefois été constaté à ce stade concernant sa mise en œuvre.

Les nouvelles autorités islamistes ont renversé le président Bachar al-Assad en décembre et pris le pouvoir.

À Damas, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Noureddine al-Baba, a confirmé la visite et affirmé qu'Al-Hol faisait partie intégrante de l'accord conclu entre MM. Chareh et Abdi.

En février, l'administration kurde avait annoncé, en coordination avec l'ONU, son intention de vider d'ici fin 2025 les camps du nord-est des déplacés syriens et irakiens, y compris les proches présumés de jihadistes.

Al-Hol comprend également une section hautement sécurisée réservée aux familles de combattants étrangers de l'EI.

Selon M. Ahmed, leur sort dépend des pays d'origine et de la coalition internationale, qui avait soutenu les forces kurdes dans leur combat contre l'organisation.

Les autorités kurdes appellent depuis plusieurs années les pays à rapatrier leurs ressortissants, mais la plupart n'ont autorisé que des retours limités, évoquant des considérations sécuritaires.

L'avenir des prisons dans la région demeure incertain. En février, Mazloum Abdi a affirmé que les nouvelles autorités souhaitaient les placer sous le contrôle de Damas.

Avec AFP

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