
Le fonds américain RedBird a annoncé vendredi avoir conclu un «accord de principe» pour racheter l’influent quotidien conservateur britannique The Telegraph — en quête d’un repreneur depuis près de deux ans — pour 500 millions de livres (595 millions d’euros).
Cet accord ouvre une «nouvelle ère de croissance» pour le Telegraph, «un titre vieux de 170 ans», a souligné RedBird Capital Partners dans un communiqué.
Le journal, propriété depuis 2004 de la richissime famille Barclay, avait été mis en vente d’office fin 2023 par la banque Lloyds afin de solder une importante dette.
Une coentreprise entre RedBird et le fonds émirati IMI (Investments in Media) d’Abou Dhabi, nommée RedBird IMI, avait d’abord trouvé un accord avec la famille Barclay et remboursé sa dette en échange d’une option de rachat.
Mais la perspective de voir un fonds étranger, lié à un État, contrôler un quotidien aussi influent au Royaume-Uni avait alarmé Londres. Le gouvernement britannique avait promis de légiférer pour empêcher des États étrangers de prendre le contrôle de titres de presse nationaux. RedBird IMI avait alors renoncé.
RedBird revient désormais seul à la table, se disant prêt à devenir «l’actionnaire majoritaire» tout en précisant être en discussion avec «des investisseurs minoritaires britanniques» triés sur le volet, «experts de la presse écrite et fermement attachés aux valeurs éditoriales du Telegraph».
Le fonds, déjà présent en Europe dans le football avec des investissements dans le Milan AC et Liverpool, affirme vouloir accélérer la transition numérique du Telegraph, développer son offre d’abonnement et renforcer sa présence à l’international, notamment aux États-Unis.
Selon The Telegraph, IMI, son ancien partenaire, conserverait néanmoins une participation minoritaire qui pourrait atteindre 15%, un seuil évoqué par le gouvernement britannique comme tolérable pour les investissements étatiques.
Un autre prétendant, Dovid Efune, propriétaire du site américain The New York Sun, avait été pressenti pour le rachat fin 2023. Entré en «négociations exclusives» en octobre, il n’avait toutefois pas réussi à réunir les 550 millions de livres promis.
Selon The Telegraph, M. Efune n’a pas encore renoncé. Si l’offre de RedBird est aujourd’hui donnée favorite, «des obstacles subsistent pour conclure l’accord».
Avec AFP
Commentaires