Thomas Barrack pressenti comme envoyé spécial américain pour la Syrie
Thomas Barrack, nommé ambassadeur des États-Unis en Turquie, témoigne lors de son audition de confirmation devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, au Dirksen Senate Office Building, le 1er avril 2025 à Washington, DC. ©Kayla Bartkowski/Getty Images North America/Getty Images via AFP

Les États-Unis s’apprêtent à nommer Thomas Barrack, conseiller de longue date du président Donald Trump et actuel ambassadeur américain en Turquie, au poste d’envoyé spécial pour la Syrie, selon une source proche du dossier et un diplomate basé en Turquie.

Cette décision intervient à la suite de l’annonce majeure de Trump la semaine dernière concernant la levée des sanctions américaines contre la Syrie. Elle reflète également la reconnaissance par Washington du rôle régional croissant de la Turquie à Damas depuis le renversement de Bachar el-Assad par les rebelles en décembre, mettant fin à 14 années de guerre civile.

Le 14 mai, Trump a rencontré le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, en Arabie saoudite, l’exhortant à normaliser les relations avec Israël, son ennemi de longue date, à la suite de cette annonce surprise.

«Il n’y a aucune annonce à ce stade», a déclaré un porte-parole du département d’État américain lorsqu’on l’a interrogé sur le rôle de M. Barrack en Syrie.

Homme d’affaires spécialisé dans le capital-investissement, M. Barrack a longtemps conseillé Trump et présidé son comité inaugural en 2016. Il devrait rester ambassadeur des États-Unis en Turquie, selon les mêmes sources.

Lors d’une réunion de la commission des affaires étrangères du Sénat mardi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a expliqué qu’il autorisait le personnel de l’ambassade à Ankara, y compris M. Barrack, à coopérer avec les autorités locales syriennes pour identifier les besoins en aide humanitaire.

«Nous voulons aider ce gouvernement à réussir, car l’alternative serait une guerre civile totale et le chaos, ce qui déstabiliserait toute la région», a déclaré M. Rubio.

Un autre échange américano-turc consacré à la Syrie a eu lieu mardi à Washington, en présence de M. Barrack, selon le ministère turc des Affaires étrangères. Les discussions ont porté sur l’allègement des sanctions et la lutte contre le terrorisme.

La levée des sanctions américaines permettrait une implication accrue des organisations humanitaires opérant en Syrie, ainsi qu’un assouplissement des investissements et échanges étrangers alors que le pays tente de se reconstruire.

Depuis son arrivée à Ankara au début du mois, M. Barrack s’est montré actif. Il a notamment dîné avec le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, dès son deuxième soir dans la capitale, selon des sources proches du dossier.

Il a également accompagné M. Rubio lors de plusieurs réunions de haut niveau la semaine dernière, dont une avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad el-Chibani, à Antalya, sous l’égide de Fidan.

MM. Barrack et Rubio ont par ailleurs rencontré des ministres turcs et ukrainiens, avant les discussions entre ces derniers et des responsables russes, marquant les premières négociations directes sur un cessez-le-feu entre les deux parties en trois ans.

 

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