
Pour la 69e édition du concours Eurovision, la Suisse met en scène son génie technologique. A l'arène St. Jakobshalle à Bâle, les 37 pays en compétition disposent d’un terrain de jeu technologique sans précédent avec une scène à 360° entre lasers, LED et lumière en 3D. Chaque performance devient ainsi un défi d’ingéniosité. Et ça fonctionne comme... une horloge suisse.
La scène «couteau suisse» du Concours Eurovision de la Chanson édition 2025 est un terrain de jeu high-tech pour les artistes qui se produisent lors du plus grand événement musical télévisé au monde, explique son producteur à l'AFP.
L'espace scénique à la Sankt Jakobshalle de Bâle, où se déroule la compétition cette année, est un mastodonte qui offre de multiples possibilités pour donner vie à 37 performances de trois minutes aux styles et aux exigences très différentes, explique Moritz Stadler, coproducteur exécutif de l'Eurovision.
Des millions de téléspectateurs ont pu en découvrir les capacités techniques lors de la première demi-finale mardi soir.
Mais elle devra encore remplir son office sans accrocs jeudi pour la deuxième sélection de candidats et surtout pour la finale samedi.
La scène s'avance dans l'arène, avec les 6.500 spectateurs répartis sur trois côtés, au plus près du spectacle de lasers, de lumières et de décors ultramodernes.
«C'est une scène qui est atypique puisqu'elle est assez iconique, qu'elle n'a jamais existé sous cette forme», a expliqué Moritz Stadler au début de la 69e édition du télé-crochet.
La scène occupe toute l'arène, dans les deux sens: il n'y a ni avant ni arrière. Et au milieu de la salle trône un gigantesque cadre.
«Ce qu'on remarque surtout c'est que tous les pays utilisent la totalité de la scène et utilisent la totalité des fonctionnalités de ces scènes», se réjouit M. Stadler.
Sans doute inspiré par l'un des objets les plus célèbres inventés par le petit pays alpin, la Société suisse de radiodiffusion et de télévision (SSR) - le diffuseur officiel - a conçu la scène «comme un couteau suisse».
Cet outil offre «un nombre incalculable de combinaisons et de possibilités» que les 37 pays doivent apprivoiser comme chaque année, explique le responsable.
Horloge suisse
Aux artistes de laisser libre cours à leur imagination pour exploiter au mieux les capacités offertes par les 750 mètres carrés de murs LED et les 200 mètres carrés de sol LED, qui permettent de créer des visuels de haute définition.
Pour gagner, «il faut que chacun se dépasse, se surpasse et exploite au mieux toutes ces possibilités», estime M. Stadler.
Les pays en compétition «ont décuplé leur créativité et leurs idées, et ont même repoussé plus loin les possibilités de cette scène au-delà de ce que nos équipes avaient imaginé», élevant leurs performances à des niveaux «tout simplement époustouflants», s'enthousiasme le producteur.
«C'est d'une complexité inouïe», reconnaît-il mais là encore s'appuie sur l'une des gloires locales: «En Suisse, nous connaissons l'horlogerie et cela a très bien marché».
Salle relativement petite
Le scénographe, Florian Wieder explique toutefois que la taille relativement réduite de la Sankt Jakobshalle – pour un Eurovision – ne permettait pas de suspendre le décor au plafond.
Au lieu de cela, tout est soutenu par quatre tours dissimulées: deux derrière le mur vidéo et deux formant le cadre devant la scène.
«Nous avons une boîte à outils de gadgets techniques… nous essayons toujours de ne pas les utiliser tous en même temps, car cela créerait une totale saturation», explique M. Wieder lors d'un point de presse.Le décor permet à l'ingénieur lumière, Tim Routledge, de créer un «cadre lumineux tridimensionnel grâce à un équipement vraiment intelligent et percutant».
«Nous avons ces vagues incroyables… d'immenses vagues lumineuses, qui donnent l'impression de courber la lumière, ce qui est techniquement impossible», s'enthousiasme-t-il.
On estime que 160 à 200 millions de téléspectateurs regarderont la finale le 17 mai, tandis qu'environ 1,2 milliard d'interactions sur les réseaux sociaux sont attendues.
Par Elodie LE MAOU / AFP
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