
Un marbre exceptionnel d’Auguste Rodin, oublié pendant plus d’un siècle, a été redécouvert par hasard dans une propriété du centre de la France. L’œuvre, intitulée Le Désespoir, sera mise aux enchères les 8 et 9 juin au château de Villandry.
Un marbre du sculpteur Auguste Rodin, retrouvé par hasard, sera mis aux enchères les 8 et 9 juin dans les jardins du château de Villandry, dans le centre-ouest de la France, ont annoncé mercredi à l’AFP les commissaires-priseurs.
Réalisé vers 1892, ce marbre intitulé Le Désespoir est une variante tirée de la célèbre Porte de l’enfer. La mise à prix sera de 500.000 euros.
«C’est un marbre rarissime. Sur près de 6.000 résultats de ventes aux enchères concernant Rodin, dans les bases de données professionnelles du monde entier, on compte moins de 80 marbres», a affirmé à l’AFP Aymeric Rouillac, un des commissaires-priseurs à l’organisation de la vente.
À l’origine de la découverte : des clients «venus pour toute autre chose», pensant avoir un marbre du sculpteur (1840-1917).
«Mais ils pensaient qu’il s’agissait d’un faux. La sculpture était posée depuis longtemps sur le piano, à côté des photos de famille, dans une propriété près de Vierzon, dans le centre de la France», a expliqué le commissaire-priseur.
Pendant plusieurs mois, avec ses équipes et des spécialistes, ils ont d’abord conduit une enquête généalogique sur la famille.
Forts de résultats prometteurs, Aymeric Rouillac a présenté le marbre au Comité Rodin en mars dernier, avec une confirmation «un mois et demi plus tard».
Le Comité a confirmé que ce marbre «était déjà passé dans une vente aux enchères en 1906 et qu’il avait ensuite disparu de la circulation. Nous l’avons donc retrouvé», a précisé M. Rouillac.
En 1880, Rodin avait reçu de la direction des Beaux-Arts de Paris la commande d’une «porte décorative» monumentale, s’inscrivant dans le projet de création d’un musée des arts décoratifs, à l’emplacement de la Cour des comptes, incendiée en 1871.
«Il s’agit probablement du marbre le plus recherché mis en vente depuis des années», a indiqué Jérôme Le Blay, directeur du Comité Rodin, dans un message transmis à l’AFP.
Selon lui, «la prouesse de la sculpture est stupéfiante, restituant la tension de chaque muscle et nerf, tout en préservant la sensualité de la peau».
«Présenté pour la dernière fois aux enchères en 1906, il s’agissait de la pièce manquante de cette importante série du Désespoir de Rodin», a-t-il précisé.
Avec AFP
Commentaires