Le Liban relance son Centre de sécurité de l’aviation civile
Le ministre des Travaux publics, Fayez Rassamni, relance les installations du Centre de sécurité de l’aviation civile, marquant la relance officielle des formations aéronautiques à l’aéroport de Beyrouth. ©Al Markazia

Le ministère des Travaux publics et des Transports, Fayez Rassamny, a annoncé la relance du Centre de sécurité de l’aviation civile (Casc), situé à l’aéroport international de Beyrouth (AIB), lors d’une conférence de presse tenue mardi à l’AIB. Cette initiative marque une nouvelle étape dans l'engagement des autorités à réformer et moderniser le secteur de l’aviation civile au Liban.

Mis en veille depuis plusieurs années, le centre est destiné à retrouver son rôle de pôle régional de formation et de qualification dans les divers métiers de l’aviation civile, tout en contribuant à l’établissement de l’Autorité nationale de l’aviation civile. Il vise également à renforcer les infrastructures humaines et technologiques du secteur aérien libanais.

«Le redémarrage des programmes de formation selon les normes internationales de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) est désormais une pierre angulaire de notre stratégie nationale», a assuré M. Rassamny. Il a annoncé le lancement, cette semaine, de la première session préparatoire de formation au contrôle aérien (ATC 051), destinée à une nouvelle génération de contrôleurs.

Créé en 1962 avec l’appui de l’OACI et de l’ONU, le Casc fut l’un des premiers centres de formation aéronautique au Moyen-Orient. Sa relance actuelle, selon le ministre, s’inscrit dans un effort national de redressement du secteur, en complémentarité avec le centre de formation de la MEA.

M. Rassamny a précisé que 35 contrôleurs aériens sont concernés par le programme de formation en cours: 23 ont été recrutés depuis début 2023 et 12 autres attendent leur licence depuis plus de quatorze ans. Ce vide sera comblé par la reprise de l’activité du centre qui dispose désormais d’un simulateur de contrôle aérien de dernière génération. Quatre formateurs certifiés sont déjà en fonction, deux autres devraient les rejoindre dans les deux prochaines semaines, une fois leurs accréditations réactivées.

Au-delà du contrôle aérien, le centre devrait offrir également des formations spécialisées dans plusieurs domaines: opérations aériennes, inspection et navigabilité des avions, gestion d’aéroports, secours et lutte contre les incendies, licences professionnelles, enquêtes sur les accidents, médecine aéronautique, sécurité aérienne ou encore météorologie.

M. Rassamny a évoqué l’ambition de transformer le Casc en un centre rentable et durable, capable de s’autofinancer et d’accompagner notamment le projet de réactivation de l’aéroport René Moawad à Kleiate. Il a aussi précisé avoir, depuis la prise de ses fonctions, engagé des contacts avec des compagnies étrangères pour recruter des formateurs expérimentés et nommé un conseiller pour piloter la réorganisation du centre et structurer sa relance.

«Le Liban ne manque ni de compétences ni de talents, mais il a besoin de décisions claires, de soutien et d’une vision qui favorise le progrès au lieu de le freiner», a-t-il martelé.

Concernant les accusations de traitements discriminatoires envers certains passagers, notamment les ressortissants irakiens, M. Rassamny a rejeté toute forme de discrimination.

«Les mesures de sécurité appliquées à l’aéroport sont comparables à celles en vigueur ailleurs dans le monde. Les contrôles varient selon les vols pour des raisons purement sécuritaires», a-t-il expliqué, précisant qu’un vol en provenance d’Irak via la France n’est pas traité de la même manière qu’un vol direct.

Concernant des rumeurs sur la contrebande d’or via l’AIB, le ministre a reconnu quelques incidents isolés, tout en soulignant que «les quantités saisies sont bien inférieures à celles d’autrefois, et les tentatives de fraude sont détectées par les services de sécurité de l’aéroport».

Enfin, interrogé sur le manque de cadres dans l’administration publique, il a rappelé la nécessité urgente de pourvoir les postes de première catégorie, qui restent vacants ou assurés par intérim dans de nombreux ministères. «Nous devons recruter des directeurs compétents pour construire une véritable feuille de route pour l’avenir», a-t-il conclu.

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