
Les élections municipales et des mokhtars se sont déroulées dimanche dans les gouvernorats du Liban-Nord et du Akkar. Le taux de participation global dans le Nord et le Akkar s’est élevé à 43,29 %, avec un taux de 37,25 % enregistré dans le Nord et de 49,33 % dans le Akkar.. Selon les résultats préliminaires, ce vote a mis en lumière les équilibres politiques dans plusieurs bastions chrétiens clés – notamment à Batroun, Zghorta et Becharré – où la bataille a été importante. Ce vote montre aussi aussi la dynamique dans les régions à majorité sunnite à Tripoli et au Akkar dans un contexte marqué par l’absence du Courant du futur et l’impact régional du conflit syrien.
Résultats encore attendus à Tripoli
Dans la capitale du Liban-Nord, les résultats, même préliminaires sont encore attendus. Il semble qu’il y ait une volonté de ne rien divulguer avant l’annonce des résultats officiels au ministère de l’Intérieur. La participation s’est révélée très faible, autour de 27%, confirmant une certaine désaffection de l’électorat, déjà perceptible en 2016. L’absence de figures centrales comme Saad Hariri semble avoir laissé le champ libre à une bataille entre plusieurs listes concurrentes.
Mobilisation plus forte dans la Minié-Denniyé
Dans la région de Minié-Denniyé, largement sunnite, la participation a été bien plus élevée, dépassant les 50%, mais les résultats tardent encore.
Montée en puissance du camp FL-Kataëb-Souverainistes
Dans les zones chrétiennes du Liban-Nord, la dynamique observée au Mont-Liban s’est confirmée. L’alliance entre les Forces libanaises, les Kataëb et l’indépendant Majd Harb a remporté plusieurs victoires, notamment à Tannourine et Chekka. Le CPL a toutefois conservé une présence dans d’autres localités comme Eddé ou Selaata.
À Zghorta, les Marada ont maintenu leur emprise sur la ville principale face à la liste opposée composée de membres issus de la contestation et de certains indépendants. Néanmoins, dans plusieurs villages, l’alliance FL-Kataëb avec Michel Moawad a progressé.
À Becharré et dans le caza, les Forces libanaises ont conservé leur domination sans réelle surprise.
Dans le Koura, le scrutin a été davantage marqué par des enjeux familiaux que politiques.
Le CPL conserve des bastions au Akkar
Enfin, dans le Akkar, où la participation avoisinait les 48%, les premiers résultats dans les zones chrétiennes montrent un maintien de l’influence du Courant patriotique libre (CPL), notamment à travers les élections de moukhtars. Cette région reste un bastion relativement favorable aux aounistes, comme l’avaient déjà montré les législatives de 2022. Cependant les résultats, dans les régions à prédominance sunnite tardent aussi à se faire connaître, comme c’est le cas pour la ville de Tripoli.
Le ministre de l’Intérieur est satisfait
Dans un entretien accordé au quotidien Al-Anbaa dimanche, le ministre de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a déclaré: «L’organisation des élections municipales et des mokhtars a constitué un véritable test pour nous. L’État a prouvé qu’il est debout, qu’il respecte ses échéances constitutionnelles et qu’il exerce ses prérogatives.»
Concernant les scrutins dans le Liban-Nord et le Akkar, Hajjar a affirmé que le lancement a été positif: «Les citoyens ont exercé leur droit démocratique en toute liberté.»
Commentaires