
Les Bourses mondiales profitent jeudi d'un regain d'optimisme pour les échanges internationaux après l'annonce de l'accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni, mais restent prudentes en tentant d'en évaluer la portée.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,89%, Francfort de 1,02% et Milan de 1,71%. Seule Londres, plus sceptique, a légèrement baissé (-0,32%).
À Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones gagnait 1,30%, l'indice Nasdaq prenait 1,63% et l'indice élargi S&P 500 progressait de 1,25%.
Donald Trump a annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d'un compromis commercial avec Londres.
«Les marchés ont réagi positivement» affirme Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, mais avec des mouvements qui restent modérés, soulignant «une certaine déception sur la portée limitée de l’accord» et sur «la confirmation du maintien des droits de douane de base de 10%».
Dans le détail, Donald Trump a assuré que le Royaume-Uni allait s'ouvrir davantage aux produits américains, pour «plusieurs milliards de dollars», «en particulier pour le boeuf américain, l'éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs».
Le président américain a aussi précisé que la taxe plancher de 10% annoncée le 2 avril sur toutes les marchandises importées aux États-Unis resterait en place, jugeant qu'il s'agissant d'un taux «bas».
Côté britannique, Keir Starmer a parlé d'un accord «extrêmement important» pour l'industrie automobile et la sidérurgie britanniques. En particulier, la taxe de 25% imposée par les États-Unis sur les voitures importées sera réduite à 10% pour les véhicules britanniques, selon Downing Street.
«Cet accord est symbolique car il s'agit du premier annoncé depuis le gel des droits de douane le mois dernier», commente Mme Brooks.
«Toutefois, il ne faut pas y voir un modèle pour d’autres accords», souligne-t-elle. «Le processus a nécessité des semaines de négociations intensives, et le Royaume-Uni entretient de meilleures relations diplomatiques avec les États-Unis que d'autres partenaires comme la Chine ou l'UE.»
L'Europe a d'ailleurs menacé jeudi de taxer pour 95 milliards d'euros d'importations américaines, dont les voitures et avions, en cas d'échec des négociations pour mettre fin aux droits de douane.
Des responsables américains et chinois ont aussi rendez-vous pendant le week-end en Suisse pour poser les bases d'une négociation.
Le bitcoin retrouve les 100.000 dollars
Le bitcoin a franchi jeudi la barre des 100.000 dollars pour la première fois depuis février, porté par l'accord commercial entre Washington et Londres, ravivant l'appétit des investisseurs pour les actifs à risque comme les cryptomonnaies.
Vers 15H45 GMT, le bitcoin gagnait 3,02% à 100.674 dollars.
«Le bitcoin a foncé vers les 100.000 dollars, tandis que les valeurs refuges comme l'or (...) ont été délaissées», note Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
L'once d'or (31,1 g) perdait 0,55% à 3.345 dollars.
Enfin, sur le marché des changes, le dollar prenait 0,21% à 1,1277 dollar pour un euro vers 15H45 GMT.
La Bourse du Pakistan chute
Le Pakistan assure jeudi tenter de «neutraliser» une salve de drones indiens dans plusieurs de ses provinces, recensant un «civil tué» au lendemain de la confrontation militaire la plus violente entre les deux puissances nucléaires en deux décennies.
A Karachi, la capitale économique du Pakistan, l'indice boursier de référence KSE 30 a chuté après l'annonce des attaques au drone, entrainant une suspension des échanges. Il a terminé jeudi en baisse provisoire de 7,3%, après avoir dégringolé de 8,82% en séance, touchant son plus bas niveau depuis début fin novembre.
Mercredi, les armées des deux puissances nucléaires ont échangé d'intenses tirs d'artillerie après des frappes indiennes au Pakistan visant, selon New Delhi, le groupe qu'il accuse d'avoir commis l'attentat du 22 avril dans sa partie du Cachemire.
Le pétrole en hausse
Les cours du brut profitent de l'espoir d'une détente de la guerre commerciale qui plombe les perspectives économique, et donc celles de la demande, très sensible à l'activité économique des grands pays consommateurs de pétrole.
Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 2,35% à 62,56 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, prenait 2,65% à 59,61 dollars.
Avec AFP
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