
La Russie a annoncé dimanche la venue du président chinois Xi Jinping du 7 au 10 mai pour la commémoration des 80 ans de la victoire contre l'Allemagne nazie aux côtés de son homologue Vladimir Poutine, Moscou proposant à cette occasion une courte trêve dans le conflit en Ukraine.
Cette visite, qui illustre l'alliance entre la Russie et la Chine, intervient également en pleine confrontation commerciale entre Pékin et Washington.
Dans un communiqué, la présidence russe indique que Xi Jinping participera également à des discussions bilatérales portant sur le «développement des relations de partenariat global et d'interaction stratégique» et sur «les problèmes actuels à l'ordre du jour international et régional».
«Il est prévu qu'une série de documents bilatéraux, entre les gouvernements et les ministères (russes et chinois, NDLR), soit signée», ajoute le Kremlin.
Guerre commerciale
Dimanche, dans des commentaires diffusés à la télévision chinoise, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a souligné les liens historiques et stratégiques entre les deux pays et ajouté que Xi Jinping s'entretiendra avec M. Poutine alors que «l'ordre international connaît actuellement de profonds ajustements».
«La Chine et la Russie renforceront leur étroite collaboration au sein des plateformes multilatérales telles que les Nations Unies, l’Organisation de coopération de Shanghai et les BRICS, uniront le vaste Sud global, dirigeront la gouvernance mondiale dans la bonne direction», a déclaré ce porte-parole.
Selon lui, Moscou et Pékin s'opposeront également «à l’unilatéralisme et aux actes d’intimidation» et «promouvront conjointement un monde multipolaire égal» et «une mondialisation économique inclusive».
Des propos qui font référence à la guerre commerciale lancée par l'administration américaine de Donald Trump à l'encontre de la Chine.
Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d'avril. Pékin, qui a dénoncé toute «intimidation unilatérale» en matière de commerce international, a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des États-Unis.
Parade de la victoire
Concernant les symboles historiques, ce porte-parole chinois a rappelé que Pékin et Moscou avaient fait «de gigantesques sacrifices» communs pour vaincre l'Axe lors de la Seconde Guerre mondiale.
Outre M. Xi, les dirigeants d'une vingtaine de pays doivent assister à la parade militaire du 9 mai sur la Place rouge, dont le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et des alliés traditionnels de Moscou.
Ces célébrations sont au cœur du récit patriotique du Kremlin, qui assure que le conflit en cours contre l'Ukraine est un prolongement de celui contre l'Allemagne nazie.
Vladimir Poutine a proposé une trêve avec Kiev du 8 au 10 mai, lors des commémorations, alors que des discussions séparées entre Moscou et Kiev, menées par Washington, se prolongent depuis plus de deux mois et peinent, pour l'heure, à aboutir à des résultats pour trouver une issue au conflit déclenché par l'attaque russe de l'Ukraine en février 2022.
Sans rejeter clairement ce cessez-le-feu de trois jours, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que Kiev ne pouvait garantir la sécurité des dirigeants internationaux qui se rendraient à Moscou à cette date.
En Ukraine, l'annonce de cette trêve a été perçue par des observateurs comme un moyen d'empêcher des frappes ukrainiennes pouvant perturber les cérémonies.
La Chine se présente comme une partie neutre et un médiateur potentiel du conflit en Ukraine, mais elle reste un allié politique et économique clé de la Russie, au point que les Occidentaux l'ont qualifiée de «facilitateur décisif» de l'assaut russe - que Pékin n'a jamais condamné.
Les autorités chinoises sont notamment accusées d'aider Moscou à contourner les sanctions occidentales, en lui permettant d'acquérir les composants technologiques nécessaires à sa production d'armements pour la guerre.
AFP
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