Syrie: l’ONU dénonce les frappes israéliennes et appelle à une désescalade
Des chars et un bulldozer de l'armée israélienne traversent le poste militaire d'Abu Diab le 19 mars 2025. ©Bakr ALKASEM / AFP

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a appelé samedi Israël à «cesser immédiatement» ses attaques contre ce pays, après de nouvelles frappes dans la nuit de l'armée israélienne, qui a annoncé être «déployée» dans le sud syrien «prête» à y protéger les villages druzes.

Plus de 20 frappes israéliennes ont visé des sites militaires à travers la Syrie dans la nuit de vendredi à samedi – les «les plus violentes» cette année selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) – après un raid aérien d'Israël contre un secteur proche du palais présidentiel à Damas.

Israël a annoncé avoir mené ce bombardement samedi à l'aube en guise d'avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, après des violences confessionnelles en début de semaine entre groupes armés liés au pouvoir syrien et combattants druzes ayant fait plus de 100 morts, selon l'OSDH.

«Je condamne fermement les violations continues et croissantes de la souveraineté de la Syrie par Israël, y compris les multiples frappes aériennes à Damas et dans d'autres villes», a indiqué dans un communiqué l'envoyé spécial de l'ONU, Geir Pedersen.

Il a demandé «que ces attaques cessent immédiatement et qu'Israël cesse de mettre en danger les civils syriens et respecte le droit international».

L'agence officielle syrienne Sana a annoncé qu'un «civil» avait été tué par les frappes nocturnes, qui ont visé, selon l'armée israélienne, des infrastructures militaires près de la capitale de la Syrie, pays avec lequel Israël est toujours en état de guerre.

Depuis l'arrivée au pouvoir à Damas, le 8 décembre, d'une coalition menée par des islamistes sunnites, qu'il considère avec la plus grande méfiance, Israël a pris fait et cause pour les druzes de Syrie. Cette communauté à la pratique religieuse très secrète, issue d'une branche de l'islam chiite, est également implantée en Israël et au Liban.

«Dangereuse escalade»

En dépit des condamnations onusiennes, et de mises en garde internationales sur le risque de déstabilisation de la Syrie, l'armée israélienne a de son côté annoncé samedi être « déployée dans le sud de la Syrie et prête à empêcher l'entrée de forces hostiles dans la zone des villages druzes», sans précision sur le nombre et la répartition de ses forces.

Selon un responsable druze local de la province de Soueïda, «il n'y a eu aucun déploiement de soldats israéliens» dans ce secteur, bastion de la minorité druze dans le sud syrien.

«Leur présence serait limitée à la province de Quneitra», plus à l'ouest, «où ils ont établi des positions après la chute du régime [de Bachar] al-Assad» en décembre, a-t-il dit à l'AFP.

Après la chute du pouvoir Assad, l'armée israélienne avait annoncé s'être déployée dans cette zone, théoriquement démilitarisée à l'est de la ligne de cessez-le-feu de 1973 entre la Syrie et Israël sur le Golan syrien, pour prévenir toute action hostile venant du pays voisin. Israël occupe depuis 1967 une partie du Golan syrien, qu'il a annexée en 1981.

Selon l'armée israélienne, 15 druzes syriens ont aussi été admis dans un hôpital de Safed (nord d'Israël) pour y être soignés après avoir été blessés en Syrie depuis mercredi.

La présidence syrienne a condamné comme une «dangereuse escalade» la frappe près du palais présidentiel.

AFP

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