
Jean-Paul Montanari, directeur historique du festival Montpellier Danse, s’est éteint à l’âge de 77 ans. Il laisse derrière lui une œuvre marquante au service de la création chorégraphique contemporaine.
Jean-Paul Montanari, emblématique directeur du festival Montpellier Danse pendant 42 ans, est décédé vendredi à l'âge de 77 ans, quatre mois après avoir pris sa retraite, a annoncé le maire de Montpellier, Michaël Delafosse.
«Jean-Paul Montanari nous a quittés. La danse perd son plus fidèle serviteur, la ville de Montpellier un homme qui lui a offert un rayonnement artistique mondial», a déclaré dans un communiqué le maire de Montpellier.
«Jean-Paul Montanari a marqué l'histoire de la danse en France et en Europe», a souligné de son côté la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Son décès intervient deux semaines après l'annonce de l'équipe appelée à prendre sa succession, composée notamment de l'ancienne dirigeante de la Maison de la danse de Lyon Dominique Hervieu et du chorégraphe israélien Hofesh Shechter.
M. Montanari, malade, n'avait pas pu participer début avril à la présentation de la 45e édition du festival Montpellier Danse, qui se tiendra du 21 juin au 5 juillet et dont il a signé, pour la dernière fois, la programmation.
Né à Alger en 1947, Jean-Paul Montanari était arrivé avec ses parents à Lyon en 1962. Il avait eu un coup de foudre pour la danse en 1967 devant un ballet de Maurice Béjart à Avignon. Sa passion s'était renforcée plus tard en découvrant les spectacles des Américains Merce Cunningham et Trisha Brown.
«Étudiant engagé» en mai 68, il avait fondé en 1975 le Groupe de libération homosexuel de Lyon, puis il s'était engagé, une décennie plus tard, dans la lutte contre le VIH, a rappelé dans son communiqué Michaël Delafosse.
Jean-Paul Montanari a toujours refusé de s'attribuer le succès du festival Montpellier Danse, créé en 1981 et devenu sous sa houlette l'un des rendez-vous les plus importants de la danse en France, estimant que les lauriers revenaient à l'initiateur, son compagnon, le chorégraphe et danseur Dominique Bagouet, mort du sida en 1992, et à l'ancien maire de Montpellier Georges Frêche.
Mais c'est bien lui qui, pendant plus de quatre décennies, a parcouru les continents, de l'Afrique à l'Asie, avec dans son viseur des créations inédites et des chorégraphes innovants.
«La danse contemporaine s'adresse à une part inconsciente de notre sensibilité. Il faut faire un effort pour aller vers elle», expliquait-il à l'AFP il y a une dizaine d'années. Et de souligner que «contrairement à la littérature, à la peinture ou la musique, elle ne se conserve pas. Elle n'a d'existence que dans l'esprit de ceux qui sont là (...). Chaque chorégraphe, créateur, invente son vocabulaire et raconte l'instant présent. Ensuite, ça disparaît.»
Avec AFP
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