Un nouvel équipage s'envole pour la station spatiale chinoise
Une fusée Longue Marche-2F, transportant le vaisseau spatial Shenzhou-20 et un équipage de trois astronautes, décolle du centre de lancement de satellites de Jiuquan, dans le désert de Gobi, au nord-ouest de la Chine, le 24 avril 2025. ©PEDRO PARDO / AFP

La Chine a envoyé jeudi un nouveau trio d’astronautes vers sa station spatiale Tiangong («Palais céleste»), où ils resteront six mois, nouveau jalon dans son objectif d’envoyer une mission habitée sur la Lune d’ici 2030.

Le pays asiatique a injecté des milliards d’euros dans son programme spatial afin de rattraper les États-Unis et la Russie, alimentant son objectif de devenir l’une des plus grandes puissances technologiques mondiales.

L’équipage, composé exclusivement d’hommes, a décollé jeudi à 17h17, heure locale (09h17 GMT), depuis le centre de lancement de Jiuquan, dans une zone désertique du nord-ouest de la Chine, ont constaté des journalistes de l’AFP présents sur place.

Dans un panache de flammes et de fumée, la fusée Longue Marche-2F s’est élevée dans les airs, marquant le début de la mission Shenzhou-20.

Le président chinois Xi Jinping a donné un coup d’accélérateur au «rêve spatial» de la Chine, avec l’objectif d’envoyer un équipage chinois sur la Lune d’ici à 2030, puis d’y construire une base lunaire – un projet également visé par les États-Unis.

Ce programme spatial ambitieux doit franchir une nouvelle étape avec cette mission Shenzhou-20.

Quelques heures avant le lancement, jeudi, des centaines de personnes, agitant des bouquets de fleurs et de petits drapeaux, se sont massées pour saluer les astronautes à leur passage dans les rues de cette base construite au milieu du désert.

Foule en liesse

Les trois membres de l’équipage, vêtus de combinaisons blanches, ont salué la foule devant une banderole rouge sur laquelle était inscrit: «Apprenez de nos astronautes! Saluez nos astronautes!»

«Succès à vous!», a scandé la foule au passage des astronautes.

L’équipage est dirigé par Chen Dong, colonel de l’armée de terre de 46 ans, qui se rend pour la troisième fois dans l’espace après être devenu en 2022 le premier Chinois à avoir été en orbite pendant plus de 200 jours.

Il conduit les astronautes Chen Zhongrui, ancien pilote de l’armée de l’air de 40 ans, et Wang Jie, 35 ans, premier astronaute originaire de Mongolie-Intérieure (nord de la Chine), qui se rendent pour la première fois dans l’espace.

Ils y resteront pendant six mois, le temps de mener des expériences en physique et sur les sciences de la vie.

L’équipe devra également installer des dispositifs de protection contre les débris spatiaux, effectuer des sorties extravéhiculaires et des manœuvres de ravitaillement et de maintenance de la station.

La mission embarque pour la première fois des planaires, des vers plats aquatiques connus pour leurs capacités de régénération.

Interdiction américaine

«Nous contribuerons ainsi à bâtir une Chine forte dans le domaine spatial et à faire rayonner notre puissance scientifique», a déclaré mercredi Chen Dong lors d’une présentation de l’équipage à la presse.

Une équipe de l’AFP a pu accéder mercredi au site de lancement dans le cadre d’une visite officielle.

La fusée trônait sur son piédestal bleu ciel au milieu d’un paysage désertique, entourée de drapeaux nationaux et de slogans patriotiques.

La station Tiangong, dont le module central a été lancé en 2021, est le point d’orgue du programme spatial chinois.

Elle est occupée par des équipes de trois astronautes, renouvelées tous les six mois.

La précédente mission, Shenzhou-19, doit s’achever le 29 avril.

Les États-Unis ont interdit depuis 2011 à la NASA de collaborer avec Pékin, qui cherche depuis à rallier d’autres pays à son programme spatial.

En février, la Chine et le Pakistan ont ainsi signé un accord ouvrant la voie à l’arrivée du premier astronaute étranger à bord de la station spatiale Tiangong.

À l’issue de ce processus, «deux astronautes pakistanais seront sélectionnés pour venir en Chine suivre un entraînement», a confirmé mercredi l’agence spatiale chargée des vols habités (CMSA).

Par Matthew WALSH / AFP 

 

 

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