L'effondrement d'un immeuble résidentiel à Beyrouth ravive les inquiétudes concernant les bâtiments à risque
Un immeuble résidentiel s'effondre à Tayouné en raison des frappes israéliennes menées dans le cadre de la guerre contre le Hezbollah. ©Al-Markazia

À la suite de l’effondrement d’un immeuble résidentiel situé au niveau du rond-point de Tayouné à Beyrouth, l’association libanaise de l’immobilier a tiré la sonnette d’alarme et appelé à une étude approfondie des zones touchées par les récents conflits et catastrophes naturelles.

Dans l’après-midi de mardi, un bâtiment s’est subitement écroulé dans la banlieue sud de Beyrouth, à cause de fissures structurelles dues aux multiples frappes israéliennes menées dans le cadre de la guerre entre le Hezbollah et Israël, comme l’a précisé la Défense civile. Les habitants de l’immeuble ont été rapidement évacués, sans qu’aucun blessé ne soit signalé.

Se prononçant sur l’incident, l’association susmentionnée a qualifié l’absence de victimes de «miséricorde divine». Elle a, dans ce contexte, considéré que la multiplication des effondrements d’immeubles à travers le pays, en particulier dans les zones frappées par la récente guerre entre le Hezbollah et Israël et par les séismes, était inquiétante.

Selon les estimations de l’organisme, le nombre de bâtiments endommagés varierait entre 16.000 et 18.000 et ce, uniquement à Beyrouth, notamment après le 4 août 2020, date de l’explosion dévastatrice au port. Ces chiffres n'incluent pas, selon le rapport, les habitations affectées dans le nord du pays, où un fort tremblement de terre avait fragilisé, en 2024, des structures déjà vétustes, souvent construites sans permis ou normes de sécurité.

«Le Liban compte aujourd’hui un nombre alarmant de bâtiments qui représentent de véritables bombes à retardement», a averti l’association. Et de préciser que la majorité d’entre eux ont été construits avant 2005, sans respecter les normes sismiques ou les critères de sécurité publique.

Outre l’impact des conflits, les effets du changement climatique, la fréquence croissante des catastrophes naturelles et le manque d’entretien lié à une législation locative obsolète ont aggravé la situation. À cela s’ajoutent, selon le communiqué de l’association, les retards dans le déblaiement des décombres, estimés à plusieurs millions de tonnes, ainsi que les atteintes aux infrastructures publiques, notamment les réseaux d’égouts et de drainage.

Face à cette crise silencieuse, l’organisme a appelé à une mobilisation nationale. Il a, de fait, insisté sur la nécessité de renforcer le rôle des municipalités et des ingénieurs afin de mener des inspections régulières et rapides, surtout dans les zones ayant subi des agressions ou bombardements. Il a, en outre, exhorté les ministères de l’Intérieur et des Travaux publics, ainsi que le pouvoir judiciaire, à prendre des mesures fermes pour prévenir d’éventuelles tragédies humaines.

 

Commentaires
  • Aucun commentaire