
La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, lestée par les nouvelles restrictions sur les exportations de puces imposées au géant américain Nvidia, ainsi que par les nouveaux fronts ouverts par Washington dans son offensive commerciale.
Vers 13H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,74 %, le Nasdaq cédait 2,21 % et l'indice élargi S&P 500 perdait 1,38 %.
Nvidia lâchait 5,94 %, entraînant dans sa baisse d'autres fabricants de semiconducteurs, à l'image de Broadcom (-3,35 %) ou d'AMD (-5,85 %).
Nvidia a annoncé mardi soir que ses résultats du premier trimestre décalé (février à avril) devraient inclure jusqu'à environ 5,5 milliards de dollars de charges exceptionnelles.
Dans un document à la SEC, il a précisé que le gouvernement américain l'a informé la semaine dernière qu'il devrait désormais obtenir une licence pour exporter certaines puces d'intelligence artificielle (IA) vers la Chine et d'autres pays.
Sous Biden comme sous Trump, les États-Unis ont interdit ou restreint les exportations des processeurs les plus sophistiqués vers la Chine, notamment ceux qui permettent de développer des technologies d'IA de pointe et des superordinateurs.
Washington essaie ainsi de conserver son avance dans ce secteur et d'empêcher Pékin de développer certaines applications militaires.
"Une grande partie de la progression du marché boursier de ces deux dernières années était le résultat du mouvement vers l'intelligence artificielle et les semi-conducteurs qui pourraient soutenir ce mouvement", rappelle auprès de l'AFP Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
"Nvidia étant la plus importante de ces actions, toute nouvelle l'affectant négativement aura un impact important sur le marché dans son ensemble", ajoute l'analyste.
Cet épisode "fait partie de l'ensemble de la discussion sur les droits de douane", car s'il ne s'agit pas d'une surtaxe, "cela revient à l'idée du protectionnisme, à l'idée d'une moindre mondialisation", estime Steve Sosnick.
Pékin et Washington continuent de se renvoyer la balle dans la guerre des droits de douane qui les oppose, un conflit qui pourrait provoquer un recul du commerce mondial en 2025, a prévenu l'OMC mercredi, au lendemain de nouvelles restrictions commerciales venues de plusieurs fronts.
La Chine, qui a publié mercredi une croissance économique de 5,4 % au premier trimestre 2025, plus forte qu'anticipé, a suspendu toute réception d'avions fabriqués par l'américain Boeing.
De son côté, la Maison Blanche a ouvert la voie à des droits de douane sur certains minerais et objets électroniques comme les smartphones et les véhicules électriques.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans était stable par rapport à la veille, à 4,33 %.
Côté indicateurs, la place américaine n'a pas franchement réagi à l'accélération des ventes au détail (+1,4 % à 734,9 milliards de dollars) en mars, tirées par d'importants achats de véhicules neufs.
"Il est très possible que les consommateurs concentrent leurs achats" avant l'application de droits de douane, "et que nous assistions à une augmentation artificielle des ventes", selon Chris Zaccarelli, de Northlight Asset Management.
De son côté, la production industrielle américaine a reculé en mars conformément aux attentes, sous l'effet en particulier d'une baisse de la production d'énergie du fait de conditions climatiques clémentes, selon l'enquête mensuelle de la Réserve fédérale (Fed).
Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne américaine United Airlines avançait de 1,15 % après sa meilleure performance pour un premier trimestre depuis 2021 malgré un "environnement macroéconomique difficile".
La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Lyft perdait 1,01 % après avoir annoncé qu'elle rachetait l'application européenne de réservation de taxis Free Now pour un montant de 199 millions de dollars.
AFP
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