Iran et Etats-Unis poursuivront les pourparlers «la semaine prochaine»
Cette photo fournie par le ministère iranien des Affaires étrangères montre le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (à gauche), en rencontre avec son homologue omanais, Sayyid Badr al-Busaidi, à Mascate, le 12 avril 2025. ©Ministère iranien des Affaires étrangères / AFP

L'Iran et les États-Unis, qui ont mené samedi pendant deux heures et demie de rares pourparlers sur le nucléaire iranien à Oman, poursuivront « la semaine prochaine » leurs discussions, selon la diplomatie iranienne.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l'émissaire américain Steve Witkoff « sont convenus de poursuivre les discussions la semaine prochaine », indique un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères, qui ne précise pas le lieu. MM. Araghchi et Witkoff ont échangé directement « quelques minutes », ajoute le communiqué.

Ce désaccord sur le format illustre la difficulté de la tâche qui attend ces adversaires de longue date. Ils vont tenter de parvenir à un nouvel accord sur le nucléaire après le retrait des États-Unis du précédent texte, décidé par Donald Trump lors de son premier mandat en 2018.

L'Iran et les États-Unis, qui ont tenu samedi à Oman de rares pourparlers sur le nucléaire, sont "très proches" d'une entente sur le contenu des futures négociations, selon le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.

"Lors de la réunion (aujourd'hui), je pense que nous nous sommes beaucoup rapprochés d'une base de négociation", a indiqué à la télévision d'État M. Araghchi. « Si nous pouvons (la) finaliser lors de la prochaine réunion, nous aurons parcouru une grande partie du chemin », a-t-il ajouté.

Les États-Unis veulent un accord "dans les plus brefs délais" avec l'Iran sur le nucléaire, a affirmé M. Araghchi, après de rares pourparlers à Oman avec l'émissaire américain Steve Witkoff.

"La partie américaine a également déclaré que l'accord souhaité était celui qui pouvait être atteint dans les plus brefs délais", a dit à la télévision d'État M. Araghchi, ajoutant que "cela ne serait pas facile et nécessiterait la volonté des deux parties".

L'Iran et les États-Unis "ne veulent pas" de négociations "qui s'éternisent", a affirmé le chef de la diplomatie iranienne.

"Ni nous ni l'autre partie ne voulons de négociations infructueuses, de discussions pour le simple plaisir de discuter, d'une perte de temps et de négociations qui s'éternisent", a déclaré à la télévision d'État M. Araghchi, précisant qu'une nouvelle réunion se tiendrait "samedi prochain".

« Nous ne nous attendons pas à ce que ce cycle de discussions soit très long », a déclaré à la télévision d'État le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dirige la délégation iranienne, tandis que l'émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, est à la tête de la délégation américaine.

« Nous avons l'intention de parvenir à un accord équitable et honorable, sur la base de l'égalité », a déclaré M. Araghchi après son arrivée à Oman, médiateur historique entre l'Iran et les pays occidentaux.

Affaibli par les revers infligés par Israël à ses alliés, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza, l'Iran cherche à obtenir la levée des sanctions qui étranglent son économie.

Donald Trump a adopté une politique de «pression maximale » à l'égard de l'Iran et imposé de nouvelles sanctions visant son programme nucléaire et son secteur pétrolier. Il a créé la surprise en annonçant lundi la tenue de ces discussions, après des semaines de joutes verbales entre deux pays qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

« Ligne rouge »

Les États-Unis cherchent à mettre fin au programme nucléaire de l'Iran, qu'ils accusent de visées militaires, ce que Téhéran dément.

Après son arrivée à Mascate, « M. Araghchi a présenté au ministre omanais (des Affaires étrangères) les principes et positions de l'Iran concernant les pourparlers, en vue de leur transmission à l'autre partie », a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.

« De nombreuses questions fondamentales seront clarifiées lors de cette réunion, et si les deux parties font preuve d'une volonté suffisante, nous déciderons également d'un calendrier, mais il est encore trop tôt pour en parler », a ajouté M. Araghchi, selon l'agence Irna.

M. Witkoff, en visite vendredi en Russie, a déclaré au Wall Street Journal que « la militarisation de la capacité nucléaire » de l'Iran était une « ligne rouge » pour Washington.

« Notre position commence par le démantèlement de votre programme. C'est notre position aujourd'hui. Cela ne veut pas dire, qu'à la marge, nous n'allons pas trouver d'autres moyens pour tenter de parvenir à un compromis », a-t-il dit.

M. Trump lui a déclaré mercredi qu'une intervention militaire était « tout à fait » possible en cas d'absence d'accord. « S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force. Israël y sera bien évidemment très impliqué », a averti M. Trump, un allié du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui agite régulièrement le spectre d'une attaque contre le programme nucléaire iranien perçu comme une menace contre son pays.

« Je veux que l'Iran soit un pays merveilleux, grand et heureux. Mais il ne peut pas avoir d'arme nucléaire », a prévenu vendredi M. Trump.

« Un peu d'oxygène »

Après le retrait de Washington de l'accord de 2015 et le rétablissement de sanctions américaines à son encontre, la République islamique d'Iran a pris ses distances avec le texte.

Elle a accru son niveau d'enrichissement de l'uranium jusqu'à 60 %, très au-dessus de la limite de 3,67 % imposée par l'accord, se rapprochant du seuil de 90 % nécessaire à la fabrication d'une bombe atomique.

Les conflits à Gaza et au Liban ont attisé les tensions entre l'Iran et Israël, qui ont mené des attaques militaires réciproques pour la première fois après des années de guerre par procuration.

Pour Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris, « la seule et unique priorité est la survie du régime et, idéalement, l'obtention d'un peu d'oxygène, d'un allègement des sanctions, afin de relancer l'économie, car le régime est devenu assez impopulaire ».

Avec AFP

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