Dan Caine confirmé par le Sénat américain comme chef d'état-major de Trump
Le général Dan Caine témoigne lors d'une audition de la commission des forces armées du Sénat sur sa nomination au poste de président de l'état-major interarmées, le plus haut gradé de l'armée nationale, au Capitole à Washington, DC, le 1er avril 2025. ©Jim WATSON / AFP

Le Sénat américain a confirmé vendredi la nomination par Donald Trump du général Dan Caine comme chef d'état-major des armées, après le limogeage sans explication de son prédécesseur par le président républicain.

Les parlementaires ont approuvé sa nomination par 60 voix contre 25 lors d'un vote qui s'est déroulé tôt dans la matinée, juste avant une pause de deux semaines pour les deux chambres du Congrès en amont des Pâques juive et chrétienne.

Fin février, les démocrates avaient vivement critiqué le limogeage inhabituel du chef d'état-major Charles Brown, également connu sous le nom de CQ Brown. Ils accusaient Donald Trump de vouloir renforcer son emprise sur les leviers du pouvoir en s'entourant de supposés fidèles à des postes-clés, après une série de départs forcés de plusieurs gradés.

Général de division aérienne au sein de la première puissance militaire mondiale, Dan Caine avait promis lors de son audition au Sénat début avril de «perpétuer les traditions et les normes» de son serment en étant un chef «qui ne prendra pas parti et s'efforcera de toujours faire ce qu'il faut».

«La nation et la Constitution exigent une armée qui ne soit pas partisane», avait-il insisté.

Relation tumultueuse

Il a également démenti avoir porté une casquette «Make America Great Again», le slogan de Donald Trump, lors d'une rencontre avec le président américain, comme l'avait raconté ce dernier.

«Je n'ai jamais porté aucun accessoire politique», a-t-il assuré, disant n'avoir jamais manqué à son serment militaire.

Donald Trump avait justifié son choix en qualifiant Dan Caine de «pilote accompli», "expert en sécurité nationale" et «combatant».

Vers la fin de son premier mandat, le républicain avait entretenu une relation tumultueuse avec son chef d'état-major d'alors, le général Mark Milley.

En poste de 2019 à 2023, le général avait fait allusion à Donald Trump comme d'un «aspirant dictateur» lors de sa cérémonie de départ.

Dans un livre publié par le journaliste américain Bob Woodward pendant la campagne de 2024, Mark Milley avait aussi estimé que Donald Trump était un «fasciste jusqu'au bout des ongles» et la «personne la plus dangereuse pour ce pays».

Le républicain avait lui jugé que le général s'était rendu coupable d'une «trahison» qui en d'autres temps lui aurait valu le peloton d'exécution, et a récemment supprimé le dispositif de protection dont l'officier bénéficiait.

«Pilote accompli»

Les candidats au poste de chef d'état-major doivent en principe avoir exercé les fonctions de chef d'une des six branches de l'armée, de chef d'un des onze commandements interarmées ou de vice-chef d'état-major. Ce n'est pas le cas de Dan Caine, mais le président a le pouvoir de passer outre cette exigence.

Le général a effectué plus de 150 heures de vol en mission de combat en tant que pilote de F-16, un avion sur lequel il a accumulé plus de 2.800 heures de vol au total.

CQ Brown, deuxième général afro-américain à devenir chef d'état-major des armées après Colin Powell, avait été congédié par Donald Trump en février, sans explication.

L'amirale Lisa Franchetti, cheffe de la marine, le vice-chef d'état-major de l'armée de l'air et trois avocats militaires de haut rang ont également été limogés.

Le ministre de la Défense Pete Hegseth a justifié ces licenciements en expliquant que le président plaçait simplement les personnalités qu'il souhaitait là où il le voulait, mais des parlementaires démocrates ont exprimé leur inquiétude quant à la politisation potentielle de l'armée.

Mardi, ce fut au tour de la représentante militaire des États-Unis auprès de l'Otan, Shoshana Chatfield, d'être limogée par le chef du Pentagone, qui a expliqué cette fois-ci que ce renvoi était dû à «une perte de confiance dans sa capacité à diriger».

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