Washington et Téhéran échangent des mises en garde avant des pourparlers à Oman
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Washington et Téhéran ont échangé des mises en garde jeudi, à deux jours d'une rencontre américano-iranienne à Oman, après que le président américain Donald Trump a réaffirmé que l'option militaire contre l'Iran restait possible en cas d'échec des discussions sur le nucléaire.

Un haut conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a averti que l'Iran pourrait expulser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à l'heure où les "menaces" contre le pays se multiplient, selon lui.

"La poursuite des menaces extérieures" pourrait "entraîner des mesures dissuasives, dont l'expulsion des inspecteurs de l'AIEA et la fin de la coopération", a affirmé Ali Shamkhani sur X.

"Le transfert de matériaux enrichis vers des sites sécurisés pourrait également être envisagé", a-t-il poursuivi.

L'expulsion d'inspecteurs de l'AIEA serait une "escalade" et un "mauvais calcul", a averti le département d'État américain.

"La menace d'une telle action est bien sûr incompatible avec les affirmations de l'Iran concernant son programme nucléaire pacifique", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce. "De plus, expulser les inspecteurs de l'AIEA d'Iran serait une escalade et un mauvais calcul de la part de l'Iran", a-t-elle ajouté.

Les déclarations d'Ali Shamkhani sont les premières d'un responsable iranien depuis que le président Donald Trump a affirmé mercredi qu'une action militaire contre l'Iran était "tout à fait" possible et qu'il restait "très peu de temps" pour parvenir à un accord sur la question du nucléaire.

Des discussions inédites sur le dossier du nucléaire doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman, auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkof ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Nouvelles sanctions

À Washington, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a dit jeudi espérer que les discussions à Oman "mèneront à la paix". "Nous espérons que cela mènera à la paix. Nous avons été très clairs sur le fait que l'Iran n'aura jamais d'arme nucléaire, et je pense que c'est ce qui a conduit à cette réunion (...) et nous avons bon espoir", a-t-il affirmé en présence de Donald Trump lors d'une réunion du gouvernement américain.

Mercredi, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions contre la République islamique pour son programme nucléaire, visant cinq entités et une personne basés en Iran pour "leur soutien à des entités qui gèrent ou supervisent le programme nucléaire iranien", selon le Trésor américain.

Jeudi, Washington a étendu ces sanctions au réseau pétrolier iranien, dans le cadre de la politique de "pression maximale" de Trump. En mars, le président américain a adressé une lettre à l'Iran appelant à des négociations sur le nucléaire, en vue de remplacer le précédent accord international, conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances et devenu caduc depuis que Washington s'en est retiré en 2018. Mais il a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie. Téhéran se dit prêt à discuter mais rejette tout dialogue direct sous la menace et la pression. Les Occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.

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