
Les Européens devront obligatoirement disposer d'une autorisation de voyage pour se rendre au Royaume-Uni à partir de mercredi, une démarche réalisable en ligne moyennant le paiement d'une somme de 12 euros bientôt portée à 19 euros.
Cette Autorisation de voyage électronique (ETA), exigée avant le départ et valable deux ans, peut s'obtenir sur l'application "UK ETA" ou, à défaut, sur le site du gouvernement britannique, gov.uk.
Elle était déjà requise pour les visiteurs non-européens dispensés de visa pour entrer au Royaume-Uni.
Similaire à l'ESTA pour les États-Unis, l'ETA est destinée à renforcer la sécurité aux frontières, selon le gouvernement britannique.
À partir de mercredi, les ressortissants d'une trentaine de pays européens - dont tous ceux de l'Union européenne (UE) à l'exception de l'Irlande - devront être munis de ce sésame pour le Royaume-Uni, qui a quitté l'UE en 2020.
Elle coûte 10 livres (environ 12 euros), un prix qui passera à 16 livres (environ 19 euros) dès le 9 avril.
Le requérant doit fournir une photo de son passeport et une photo de son visage. Les démarches prennent moins de dix minutes et l'autorisation de voyage, liée numériquement au passeport, est généralement accordée en quelques instants, selon le ministère britannique de l'Intérieur.
Mais le gouvernement recommande de prévoir un délai de trois jours ouvrés pour une réponse, certains rares cas nécessitant des vérifications supplémentaires.
L'ETA permet de séjourner au Royaume-Uni pendant six mois maximum. Elle autorise un nombre de voyages illimités pendant deux ans, mais la demande doit être renouvelée en cas de changement de passeport.
En janvier, elle est devenue obligatoire pour les ressortissants d'une cinquantaine de pays et territoires, dont les États-Unis, le Canada et l'Australie. Le système a été lancé en 2023, d'abord pour les citoyens du Qatar, avant d'être étendu aux autres pays du Golfe.
Les bébés aussi concernés
Quelque 1,1 million d'ETA ont été délivrées à la fin 2024, selon le Home Office.
Le gouvernement britannique explique cette mesure par la nécessité de "sécuriser les frontières", en "numérisant le système d'immigration".
"L'expansion de l'ETA au monde entier confirme notre engagement à renforcer la sécurité grâce à la technologie et à l'innovation", avait commenté le 5 mars la secrétaire d'État chargée de la Migration et de la Citoyenneté, Seema Malhotra, au moment où les demandes d'ETA ont été ouvertes aux Européens.
Elle est requise aussi pour les enfants et les bébés.
Mais les élèves âgés de moins de 18 ans venant de France dans le cadre d'un voyage scolaire en sont dispensés, de même que les détenteurs d'un passeport britannique ou irlandais et les personnes résidant au Royaume-Uni.
Les passagers aériens qui transitent au Royaume-Uni sans passer les contrôles aux frontières britanniques -comme c'est possible à l'aéroport londonien de Heathrow et à celui de Manchester- sont également exemptés.
Mais ceux qui transitent par la plupart des autres aéroports du pays, où ils doivent passer les contrôles de sécurité à l'atterrissage, auront besoin d'une ETA.
À partir du 2 avril, tous les voyageurs auront besoin d'une ETA ou d'un visa pour se rendre au Royaume-Uni.
L'UE prévoit de mettre en place le même type de système, avec ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), une autorisation pour voyager dans trente pays européens, dont l'entrée en vigueur devrait intervenir en 2026.
Par Anne-Laure MONDESERT, AFP
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