Syrie: l'administration autonome kurde conteste la légitimité du nouveau gouvernement
Une photo fournie par l'Agence syrienne officielle de presse (SANA) le 30 mars 2025 montre le président intérimaire syrien Ahmed al-Sharaa (6e à droite) et le ministre des Affaires étrangères Asaad al-Shibani (6e à gauche) posant pour une photo avec le nouveau gouvernement de transition à Damas. ©SANA / AFP

L'administration autonome kurde qui contrôle de vastes territoires dans le nord et le nord-est de la Syrie a contesté dimanche la légitimité du nouveau gouvernement formé par la coalition islamiste ayant renversé Bachar al-Assad à Damas.

"Le gouvernement annoncé (..) ressemble fortement à son prédécesseur, en ce qu'il ne tient toujours pas compte de la diversité syrienne", a estimé l'administration dans un communiqué, au lendemain de l'annonce de sa formation.

"Un gouvernement qui ne reflète pas la diversité et la pluralité du pays ne pourra pas assurer une gestion saine de la Syrie", a-t-elle ajouté. "Par conséquent, nous ne nous considérons pas concernés par l'application ou l'exécution des décisions émanant de ce gouvernement".

Dans un discours samedi au cours de la cérémonie annonçant le gouvernement, Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir à la tête d'une coalition islamiste le 8 décembre, a affirmé sa volonté d'"édifier un Etat fort et stable".

Le cabinet de 23 ministres, majoritairement composé d'Arabes sunnites et dont les postes clés ont été confiés à des proches de M. Chareh, compte un seul ministre kurde, qui n'est pas issu des territoires contrôlés par l'administration autonome.

L'administration kurde a conlu mi-mars un accord avec le pouvoir de M. Chareh pour intégrer ses institutions dans l'Etat, le nouveau pouvoir souhaitant compléter le processus d'unification du pays après plus de 13 ans de guerre qui ont déchiré la Syrie.

Mais certains analystes craignent que cet accord ne reste lettre morte, les Kurdes, une minorité qui représente 15% de la population, ayant déjà émis des critiques concernant la déclaration constitutionnelle qui a accordé les pleins pouvoirs au président pour une période transitoire de cinq ans.

AFP

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