Turquie: première nuit en garde à vue pour le maire d'Istanbul, nouveau rassemblement prévu
Des partisans du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, participent à une manifestation devant la municipalité d'Istanbul contre sa détention dans le cadre d'une enquête pour corruption, à Istanbul, le 19 mars 2025. ©YASIN AKGUL / AFP

Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, figure de l'opposition en Turquie arrêté mercredi pour "corruption" et "terrorisme", a passé la nuit au poste de police malgré la mobilisation de son parti qui appelle à un nouveau rassemblement jeudi soir.

M. Imamoglu qui devait être désigné comme le candidat du CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), première force d'opposition au Parlement, à la prochaine élection présidentielle prévue en 2028, a été arrêté devant ses proches.

Plus d'une centaine de personnes, proches collaborateurs, élus de son parti ou professionnels divers, ont été interpellées ou sont visées par des mandats d'arrêt.

Parmi elles, outre le maire, six personnes sont également accusées de "soutien à une organisation terroriste", le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé interdit qui s'est récemment engagé à déposer les armes.

L'accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries dont X et WhatsApp était toujours restreint jeudi matin à Istanbul, selon la plateforme turque de surveillance de l'internet Free Web Turkey.

Le président du CHP Özgür Özel, accouru d'Ankara, a passé la nuit au siège de la municipalité d'Istanbul devant laquelle il a de nouveau appelé à un rassemblement jeudi soir à 20H30 (17H30 GMT) devant lequel il prendra de nouveau la parole, a indiqué son parti à l'AFP.

Mercredi soir, malgré le froid, plusieurs milliers de personnes ont répondu à son appel en scandant, entre autres, "Imamoglu, tu n'es pas seul!".

Le président du CHP a dénoncé un "coup d'État contre l'opposition" et fait huer le chef de l'État. "On a voulu annuler la volonté du peuple", a-t-il clamé.

"Il n'y a ni corruption, ni groupe terroriste, mais des bourreaux de la justice aux commandes", a-t-il martelé aux côtés de l'épouse du maire, Dilek Imamoglu, estimant que "le seul crime d'Imamoglu est (...) d'avoir conquis le cœur des gens. Son seul crime est qu'il sera le prochain président!".

Cette nouvelle vague d'arrestations qui touche l'opposition a enfoncé la livre turque qui s'échange jeudi matin autour de 38 livres pour un dollar et 41,5 livre pour un euro, toujours en repli.

Les maires de plusieurs capitales et villes européennes ont "vigoureusement" condamné l'interpellation d'Ekrem Imamoglu, dénonçant "son incarcération arbitraire" et exprimant leur "profonde inquiétude".

Parmi eux les édiles d'Amsterdam, Paris, Milan, Barcelone, Rome, Helsinki et Bruxelles.

Avec AFP

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