L'Arménie exhorte l'Azerbaïdjan à signer un accord de paix, après la fin des négociations
Foule avec drapeau protestant près d'une mosquée en Azerbaïdjan ©Fakhri Baghirov

L'Arménie a exhorté jeudi l'Azerbaïdjan à entamer des consultations pour la signature d'un accord de paix, ces deux pays rivaux du Caucase ayant achevé la semaine dernière leurs négociations sur ce texte.

"Le projet de l'accord de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a été harmonisé et attend la signature", a écrit jeudi sur Telegram le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian. "Je propose au président azerbaïdjanais Ilham Aliev d'entamer des consultations sur la signature de l'accord de paix, dont le projet a été approuvé" par les deux parties, a-t-il souligné.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont combattus dans deux guerres, l'une à la chute de l'URSS remportée par l'Arménie et l'autre en 2020 gagnée par l'Azerbaïdjan, pour le contrôle de la région azerbaïdjanaise du Nagorny-Karabakh.

Celle-ci a finalement été reprise dans sa totalité par Bakou aux séparatistes arméniens en septembre 2023, après une offensive militaire éclair.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie ont annoncé jeudi dernier s'être entendus sur un "accord de paix" à l'issue de négociations destinées à régler des décennies de conflit.

Le texte n'a toutefois pas encore été signé par les parties, la diplomatie arménienne ayant dit vouloir des consultations "concernant la date et le lieu de la signature".

Les Arméniens et les Azerbaïdjanais ont connu une multitude d'affrontements transfrontaliers depuis leur indépendance à la chute de l'Union soviétique en 1991. La Russie, l'UE, les États-Unis ont tous, à divers moments, participé à des efforts de médiation.

L'Azerbaïdjan, plus riche et mieux armé que sa voisine grâce à sa manne pétrolière et à son alliance avec la Turquie, attend notamment que l'Arménie amende sa Constitution qui fait référence à sa déclaration d'indépendance, un document mentionnant les vues d'Erevan sur le Karabakh.

Tout amendement constitutionnel devrait cependant être soumis au référendum, faisant reporter la finalisation de l'accord.

L'Arménie a déjà reconnu la souveraineté azerbaïdjanaise sur cette région montagneuse que les deux pays considèrent comme centrales dans le contexte de leur histoire et d'où la population ethniquement azerbaïdjanaise avait fui dans les années 1990 après la victoire militaire arménienne.

À l'issue de l'offensive azerbaïdjanaise de septembre 2023, Bakou a repris le contrôle du Karabakh, ce qui a poussé à l'exode la quasi-totalité de la population ethniquement arménienne, soit quelque 100.000 personnes.

L'an dernier, l'Arménie a en outre rendu à l'Azerbaïdjan quatre villages frontaliers qu'elle contrôlait depuis des décennies, à la suite d'un accord sur la délimitation de leur frontière.

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire