Elie Rizkallah explore la mémoire architecturale à travers \
“Reminiscence” d’Elie Rizkallah à la Mission Art Gallery à Mar Mikhael. ©Elie Rizkallah

Une exposition de l'artiste Elie Rizkallah intitulée Reminiscence aura lieu à la Mission Art Gallery à Mar Mikhael, avec un vernissage le jeudi 20 mars à 17h. L'exposition se poursuivra jusqu'au 30 mars. L’artiste partage avec Ici Beyrouth sa vision et les inspirations qui ont guidé cette exposition.

L’exposition Reminiscence de l’artiste Elie Rizkallah investira la Mission Art Gallery à Mar Mikhael, avec un vernissage prévu le jeudi 20 mars à 17h. Les œuvres seront visibles jusqu’au 30 mars, offrant au public une immersion dans son univers artistique. L’artiste s’est exprimé sur son travail lors d’un entretien accordé à Ici Beyrouth.

À travers son exposition, Elie Rizkallah propose une relecture artistique de l’architecture des années 60 au Liban. Installé à Paris depuis plusieurs années, l’artiste puise son inspiration dans les rues de Beyrouth, où chaque bâtiment raconte une histoire, entre mémoire et disparition.

L’idée de cette exposition est née d’un désir profond de préserver, à sa manière, des lieux emblématiques voués à l’oubli. "Ce sont des espaces que je voulais mémoriser et sauvegarder, notamment ces architectures des années 60, dont beaucoup ont disparu", explique-t-il. Sensible à l’éphémérité des choses, il a choisi d’en extraire l’essence à travers une série intitulée "Espace fragmenté". "Ce sont des fragments des lieux que je vois entre Beyrouth, Paris et mes voyages en train, réalisés en collage", précise-t-il.

Son travail oscille entre abstraction et représentation, où les formes architecturales sont parfois remplacées par des structures plus abstraites, au-delà des limites lisibles. L’exposition se veut aussi un hommage aux architectes qui ont façonné l’âge d’or de l’urbanisme libanais: "L’architecture de cette époque m’a toujours fasciné. J’ai voulu retranscrire cette admiration à travers mes œuvres."

Malgré les défis liés au contexte politique et économique du Liban, M. Rizkallah reste attaché à son pays d’origine et à la scène artistique locale. "Mener un projet culturel au Liban est difficile, les budgets sont limités, plusieurs centres culturels ont même été détruits, notamment dans le sud. Pourtant, les artistes continuent à créer. Personnellement, lorsque je traverse des périodes difficiles, cela nourrit mon inspiration et l’art devient un espace d’expression et de résilience."

L’exposition au Liban revêt ainsi une importance particulière pour lui: "Les rues, les routes, tout ce qui se passe autour de moi m’inspire profondément. Même après plusieurs années en France, Beyrouth reste une source inépuisable de création." Cette attache se traduit dans l’utilisation des couleurs, qui viennent rehausser une réalité souvent marquée par la disparition. "J’ai choisi des teintes vives, notamment des bleus profonds, pour rendre ces lieux bruts plus poétiques et imaginaires, comme une invitation au voyage à travers ces architectures disparues."

Pour l’artiste, la culture joue un rôle fondamental dans la société. "Les artistes croient que l’art peut rendre les choses plus douces. Il accompagne tous les événements politiques, reflète parfois la misère du monde dans des expositions à Paris par exemple, mais offre aussi un regard différent, capable de transformer notre manière de percevoir les choses."

 

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