
Le festival Paris Music investit des lieux insolites pour ses concerts de poche, offrant des performances intimistes dans des espaces chargés d’histoire. Du légendaire appartement de Boris Vian à la Cité de l'Architecture, ce festival atypique met à l’honneur aussi bien la musique, le patrimoine que l’émotion.
Le musée Eugène Delacroix, l'Hôtel de Lauzun, la chapelle du musée des Arts-et-Métiers hier, l'appartement de Boris Vian ou la Cité de l'architecture aujourd'hui: le festival Paris Music poursuit sa politique de concerts de poche dans des lieux décalés ou secrets.
Dans le cadre de ce festival atypique, de jeudi à dimanche, Emily Loizeau, Mathieu Boogaerts et Clou interpréteront leurs chansons poétiques dans l'appartement où vécut l'écrivain-chanteur-musicien de jazz Boris Vian au pied de la Butte Montmartre. Le rappeur-chanteur Féfé, qui s'est produit en 2024 dans ce lieu que Paris Music investit pour la deuxième année, en garde un souvenir ému. “En arrivant chez Boris Vian, la première chose que j'ai remarquée, c'est un de ses tableaux, avec un personnage, on aurait dit Goldorak”, s'exclame Féfé.
“J'ai trouvé le lieu très chargé mais pas oppressant, très vivant, très jeune. Les délires qu'il avait ont résonné complètement en moi, ça aurait trop pu être mon pote, décrit-il. J'ai l'impression que ce mec s'est amusé toute sa vie.” Le petit-fils de Boris Vian a donné son accord pour de nouveaux concerts publics dans cet appartement qui, s'il n'est plus habité, demeure vivant et dans lequel sont organisées régulièrement des visites privée.
“Il est encore dans son jus avec 90% de ses affaires”, explique à l'AFP Cédric Vian. Les bibelots, les objets, les livres, les disques, le piano, sont ceux qui étaient là quand il habitait l'appartement en location de 1953 jusqu'à sa mort en 1959.
Autre lieu sacralisé, où seront organisées des projections: l'atelier Son/Ré, où Pierre Henry composa une partie de ses oeuvres, déplacé dans le XIIe arrondissement près de son lieu d'origine après la mort du compositeur contemporain, pas complètement à l'identique, la Philharmonie ayant récupéré une partie du matériel.
Aux antipodes de ces lieux aux jauges réduites - 25 personnes dans le salon de l'appart de Vian, de moins de 40 m2 -, les vastes espaces de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine résonneront aux sons de concerts essentiellement de jazz. Le festival fait aussi voyager dans le temps, à l'occasion de Fantasmagorie, un spectacle proposé dans le Studio, un des espaces du Théâtre du Châtelet.
Sur des musiques de Thomas Bloch, qui jouera d'instruments rares comme le Cristal Baschet inventé dans les années 1950, des images animées représentant des fantômes, spectres, squelettes ou diables seront projetées par un système de plaques de verre peintes à la main, très anciennes.
Avec AFP
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