
L’écrivain norvégien Dag Solstad, figure majeure de la littérature contemporaine et intellectuel engagé, est décédé à 83 ans.
L’écrivain norvégien Dag Solstad, figure majeure du roman contemporain et intellectuel engagé, est décédé à 83 ans, laissant une œuvre profondément marquée par le communisme et l’analyse sociale.
L'auteur norvégien Dag Solstad, romancier cérébral et communiste assumé qui a chroniqué la société contemporaine, est décédé à l'âge de 83 ans, a annoncé samedi son éditrice au quotidien VG.
"Solstad était l'un des plus grands écrivains de notre époque. Ses livres ont enthousiasmé et surpris les lecteurs pendant 60 ans, et il a sans cesse renouvelé et élargi le genre du roman", a déclaré Ingeri Engelstad au journal.
Il a succombé vendredi soir à un arrêt cardiaque après un court séjour à l'hôpital, a-t-elle ajouté.
Né en 1941 dans une famille criblée de dettes, avec un père décédé 11 ans plus tard, à Sandefjord (sud-est), Dag Solstad fait ses débuts littéraires au mitan des années 1960.
Il expérimente plusieurs styles tout en théorisant, à longueur d’articles, une nouvelle littérature norvégienne.
Son roman Irr! Grønt! (Vert-de-gris! Vert!, non traduit en français), dans lequel le personnage principal conclut que la liberté consiste à admettre que l'on est la somme des rôles que l’on endosse, lui vaut dès 1969 une large reconnaissance.
Durant la décennie suivante, dans le sillage des révoltes étudiantes, Solstad, membre d’un parti communiste norvégien qui veut renverser le gouvernement via la révolution si nécessaire, met sa prose au service des masses laborieuses et verse dans le roman social.
Bientôt, l’utopie de l’auteur comme compagnon de plume de la lutte des classes se fane. Dans deux romans publiés dans les années 1980, les personnages principaux reviennent avec humour et ironie sur leur passé au sein du parti.
Ce qui n’empêche pas Dag Solstad de rester fidèle, encore aujourd’hui, à son idéologie et de trouver "dommage" que "Mao ait perdu".
"Si l’on passe en revue mon œuvre, j’espère que l’on n’oubliera pas que j’étais communiste. C’est très important pour moi", disait-il au journal Dagens Naeringsliv (DN) en 2021.
Dans les années 1990, Solstad ouvre une nouvelle phase dite "morale-existentielle" : ses romans, notamment Honte et Dignité (1994) et T. Singer (1999), dégagent une misanthropie qui met en scène des individus désillusionnés, spectateurs impuissants d’un monde qui leur échappe.
Même quand il touche au trivial, l’écrivain confine au génial, selon les commentateurs, qui prêtent des qualités littéraires aux cinq ouvrages corédigés avec son compatriote Jon Michelet (1944-2018) sur les Coupes du monde de football de 1982 à 1998.
Avec AFP
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