L'Irak dit avoir tué un chef du groupe jihadiste État islamique
Des images publiées sur les réseaux sociaux par le Commandement central américain pour le Moyen-Orient (Centcom) le 15 mars 2025 montrent ce qu'il dit être la frappe qui a tué Abdallah Makki Muslih al-Roufayi, un important chef du groupe État islamique (EI) chargé notamment des "opérations extérieures", ainsi qu'un autre agent de l'EI ©AFP

Un important chef du groupe État islamique (EI), chargé notamment des "opérations extérieures" et visé par des sanctions américaines, a été tué par les forces de sécurité irakiennes, a annoncé vendredi le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.

Abdallah Makki Muslih al-Roufayi "était considéré comme l'un des plus dangereux terroristes en Irak et dans le monde", a indiqué M. Soudani sur la plateforme X.

 

Le jihadiste, présenté comme "l'adjoint du Calife" de l'EI, était aussi le gouverneur au sein de l'organisation ultraviolente des provinces syriennes et irakiennes, selon le Premier ministre.

Visé depuis l'été 2023 par des sanctions de Washington, il était "chargé des bureaux des opérations extérieures", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a salué une opération chapeautée par les Renseignements irakiens et menée en coopération avec la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington.

Selon le Commandement central américain (Centcom), Abdallah Makki Muslih al-Roufayi, alias "Abou Khadijah", a été tué en même temps qu'un autre membre de l'EI par "une frappe aérienne de précision dans la province d'al-Anbar", dans l'ouest de l'Irak.

Après cette frappe, les forces irakiennes et américaines se sont rendues sur place et ont trouvé les deux corps qui "portaient des gilets-suicide non explosés", et ont identifié "Abou Khadijah" au moyen d'un kit ADN, a raconté le Centcom sur X.

"Sa vie misérable a pris fin" 

"Aujourd'hui, le chef fugitif de l'EI en Irak a été tué", a déclaré le président américain Donald Trump sur sa plateforme Truth Social. "Il a été traqué sans relâche par nos intrépides combattants. Sa vie misérable a pris fin, ainsi que celle d'un autre membre de l'EI, en coordination avec le gouvernement irakien et le gouvernement régional kurde", s'est-il réjoui.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, le groupe jihadiste a vu son "califat" autoproclamé vaciller sous le coup d'offensives successives appuyées par la coalition.

La défaite de l'EI en Irak a été proclamée en 2017 (et en Syrie en 2019), mais des cellules jihadistes restent actives dans le pays et continuent d'attaquer sporadiquement l'armée et la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées.

Un récent rapport onusien publié en début d'année indique qu'Abdallah Makki Muslih al-Roufayi serait resté à la tête des "bureaux" de l'EI "qui couvrent" l'Irak, la Syrie, la Turquie et tout le Levant.

En Irak, selon ce même rapport, "les opérations antiterroristes menées par le gouvernement ont entraîné la mort de près de la moitié des hauts responsables de Daech dans le pays."

 "Trésorerie considérable" 

En octobre déjà, les autorités irakiennes avaient annoncé avoir tué neuf commandants de l'EI, notamment le plus haut responsable des jihadistes dans le pays, "le prétendu gouverneur de l'EI en Irak" identifié comme Jassim al-Mazrouei.

Aujourd'hui, Bagdad estime que ses forces de sécurité sont capables de faire face à la menace jihadiste.

Un accord négocié avec Washington prévoit un retrait graduel du personnel de la coalition internationale déployé en Irak pour épauler les militaires du pays.

La première phase, jusqu'en septembre 2025, prévoit le départ de la coalition de l'Irak fédéral, puis d'ici septembre 2026 du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Si l'EI "poursuit ses activités à un rythme moins soutenu en Irak", note le rapport onusien, "il existe un risque que le groupe tire parti de la situation instable en République arabe syrienne pour renforcer sa position."

"Daech aurait continué d'avoir accès à des réserves de trésorerie considérables, d'un montant estimé à 10 millions de dollars environ rien qu'en Irak et en République arabe syrienne", indique cette même source.

En visite à Bagdad, le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani a assuré que la Syrie était prête à "renforcer la coopération avec l'Irak" pour lutter contre l'EI à leur frontière commune longue de plus de 600 kilomètres.

"La sécurité est une responsabilité commune", a estimé le ministre syrien. "Le terrorisme ne connaît pas de frontières".

Avec AFP

 

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