Moody's sort la Grèce de la catégorie spéculative
L'agence de notation Moody's a remonté vendredi la note de la Grèce de Ba1 à Baa3, avec une perspective stable, la sortant ainsi de la catégorie spéculative, au vu de l'amélioration des finances publiques du pays.

L'agence de notation Moody's a remonté vendredi la note de la Grèce de Ba1 à Baa3, avec une perspective stable, la sortant ainsi de la catégorie spéculative, au vu de l'amélioration des finances publiques du pays.

Cette décision tourne définitivement la page de la crise de la dette pour le pays alors que les deux autres grandes agences de notation, S&P et Fitch, avaient déjà sorti l’an dernier la Grèce de la catégorie spéculative, pour la première fois depuis 2010 et la crise financière.

"Ce relèvement reflète notre opinion selon laquelle le profil de crédit souverain de la Grèce peut désormais mieux résister à d'éventuels chocs futurs", a noté Moody's dans un communiqué.

L'agence souligne que les finances publiques "se sont améliorées plus rapidement que nous l'avions prévu".

Elle salue les mesures prises par le gouvernement et la stabilité politique du pays, qui devraient lui permettre de "continuer à dégager des excédents primaires substantiels" et donc de "réduire progressivement le fardeau de sa dette".

Moody's note en outre que "la santé du secteur bancaire continue de s'améliorer".

Mais la perspective est stable et non positive car les réformes institutionnelles vont mettre du temps à porter leurs fruits, d'après l'agence.

La Grèce a connu une croissance élevée ces dernières années (5,6% en 2022, 2% en 2023 et 2,3% en 2024) et s’attend à une croissance de son PIB de 2,5% cette année, selon les projections de la Banque de Grèce. Elle a aussi vu son ratio de dette publique diminuer de façon graduelle.

Mais de nombreux Grecs souffrent toujours de la flambée des prix des produits alimentaires alors que les salaires continuent d’être bas.

La faiblesse du pouvoir d’achat est l’une des causes de mécontentement des Grecs bien que l’inflation, après un pic en 2022 en raison de la forte hausse des prix de l’énergie, ait reflué à 3% en 2024.

Durant la décennie de crise financière (2008-2018) -- dite crise de "la dette" en raison de l'explosion du déficit public et de la dette publique --, les taux d'emprunt de la Grèce ont monté en flèche conduisant à une série de dégradations de la note du pays par les agences de notation et privant le pays de l'accès au marché obligataire.

Au bord du défaut de paiement qui risquait alors de mettre en danger l'euro, Athènes avait bénéficié de prêts par ses créanciers internationaux (UE-FMI-BCE) d'un montant total de 289 milliards d'euros.

En échange, le pays avait été contraint de subir des plans d’austérité drastiques exigés par les créanciers qui ont eu un impact majeur: réduction du produit intérieur brut (PIB) de 25% en huit ans, explosion du chômage, affaiblissement du système de santé publique...

La Grèce est finalement sortie de la crise en août 2018 après avoir renoué avec la croissance un an plus tôt.

Avec AFP

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