Poutine appelle l'Ukraine à se rendre, Trump optimiste sur une trêve
Le président russe Vladimir Poutine. ©Aleksey Babushkin / Pool / AFP

Le président russe Vladimir Poutine a appelé vendredi les soldats ukrainiens à déposer les armes dans la région de Koursk, en écho à Donald Trump qui juge les discussions sur une trêve "productives" quand Kiev accuse Moscou de "chercher à enliser tout le monde".

"La situation dans la région de Koursk est évidemment très difficile", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un groupe de médias dont l'AFP, mais les soldats s'y battent de manière "absolument héroïque".

"Il n'y a pas de menace d'encerclement de nos unités" dans la région de Koursk, a à son tour assuré l'état-major de l'armée ukrainienne, affirmant que ces informations étaient répandues par la Russie pour "faire pression sur l'Ukraine et ses partenaires".

Peu auparavant, Vladimir Poutine, qui s'était exhibé mercredi en treillis militaire dans la région de Koursk, avait appelé les combattants ukrainiens à la reddition.

"S'ils déposent les armes et se rendent, ils se verront garantir la vie", a affirmé M. Poutine, qui s'est dit "sensible à l'appel du président Trump" à ce sujet.

Le président américain avait précédemment appelé son homologue russe à "épargner la vie" de "milliers de soldats ukrainiens" qui sont selon lui "complètement encerclés par l'armée russe", sans préciser le lieu de cet encerclement, ni la source de ces affirmations - la Russie selon Kiev.

Donald Trump a évoqué "de très bonnes et productives discussions" menées par son émissaire Steve Witkoff avec la direction russe jeudi à Moscou.

Vladimir Poutine va "enliser tout le monde dans des discussions sans fin" pendant que son armée continue "de tuer", a répondu Volodymyr Zelensky.

Donald Trump, qui a adopté nombre de positions du Kremlin au grand dam de Kiev et de ses alliés européens, a exercé une pression considérable sur le président ukrainien, qui a finalement accepté mardi une cessation des hostilités de 30 jours dans la mesure où la Russie s'y plierait aussi.

Washington veut maintenant que Moscou fasse rapidement taire les armes, mais le président russe, sans s'opposer catégoriquement à une trêve, a déclaré jeudi qu'il y avait "des nuances" à régler sur cette question.

Il a notamment déclaré que les "prochaines étapes" vers une trêve dépendraient de la libération de la région frontalière russe de Koursk, où l'armée ukrainienne s'était emparée de plus d'un millier de kilomètres carrés en août dernier avec pour objectif affiché d'en faire une monnaie d'échange pour des négociations ultérieures avec Moscou.

"Optimisme prudent"

Les forces ukrainiennes ont reculé dans cette zone ces derniers jours, laissant finalement jeudi aux Russes, selon Moscou, la petite ville de Soudja que l'armée russe avait tenté en vain de reprendre depuis des mois.

Vendredi, l'armée russe a revendiqué la reconquête de Gontcharovka, une localité voisine.

Les forces ukrainiennes "se sont regroupées, se sont déplacées vers des positions défensives plus favorables" dans cette zone, a affirmé vendredi l'état-major de l'armée ukrainienne.

La Russie et l'Ukraine "pourraient s'entendre assez rapidement si tout le monde s'aligne, mais je ne sais pas à quel point nous sommes alignés pour l'instant", a admis vendredi le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, affichant un "optimisme prudent".

Il s'exprimait en marge d'une réunion du G7 au Canada, dont le communiqué final a condamné "l'agression" russe - un terme jusqu'à présent évité par le nouveau pouvoir américain - et a menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle n'acceptait pas de faire taire les armes.

Avec AFP

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