
Le Conseil de sécurité de l'ONU, condamnant les récents "massacres" de civils dans l'ouest de la Syrie, a appelé vendredi les autorités de transition à protéger "tous les Syriens sans distinction", quelle que soit leur appartenance ethnique, leur religion ou leur croyance.
Le Conseil "condamne fermement la violence généralisée ayant lieu dans les provinces de Lattaquié et de Tartous depuis le 6 mars, notamment les massacres de civils, en particulier au sein de la communauté alaouite", minorité associée au clan de l'ancien président Bachar el-Assad, a lu au nom du Conseil sa présidente en exercice, l'ambassadrice danoise Christina Markus Lassen.
Le Conseil de sécurité exprime également "sa grande inquiétude concernant l'impact de cette violence sur l'escalade des tensions entre les communautés en Syrie", appelant tous les acteurs à cesser toute violence et toute activité mettant de l'huile sur le feu.
Il appelle également "les autorités intérimaires à protéger tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou leur religion".
Pendant plusieurs jours, l'ouest de la Syrie a été le théâtre d'exécutions de masse de civils, majoritairement alaouites, à la suite d'attaques de fidèles du président déchu Bachar el-Assad contre les forces de sécurité.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a évoqué "des centaines de morts", dont des familles entières, et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état de 1.225 civils tués.
Le Conseil de sécurité a appelé les autorités de transition à traduire en justice "tous les responsables" de violences et à prendre de "nouvelles mesures pour qu'elles ne se reproduisent pas, y compris les violences contre les personnes en raison de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur croyance, et à protéger tous les Syriens sans distinction".
Pendant les années ayant suivi la guerre civile en Syrie en 2011, le Conseil avait été largement paralysé sur le dossier syrien, la Russie utilisant régulièrement son droit de veto pour protéger le régime de Bachar el-Assad.
Mais depuis sa chute en décembre, la dynamique a changé. Le texte adopté vendredi a d'ailleurs été préparé en commun par la Russie et les États-Unis.
Le Conseil avait déjà en décembre publié une déclaration sur la Syrie, appelant à un processus politique "inclusif" et "mené par les Syriens". Un appel répété vendredi.
Avec AFP
Commentaires