Un G7 unifié réitère son soutien à l'Ukraine et menace la Russie de sanctions
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7. De gauche à droite, Takeshi Iwaya, David Lammy, Jean-Noël Barrot, Mélanie Joly, Marco Rubio, Annalena Baerbock et Antonio Tajani. ©Saul Loeb / Pool / AFP

Le G7, réuni dans un climat agité par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, a affirmé son unité vendredi en menaçant la Russie de sanctions si elle n'acceptait pas le cessez-le-feu auquel l'Ukraine a donné son feu vert.

Les pays membres du G7 "ont réaffirmé leur soutien indéfectible à l'Ukraine dans la défense de son intégrité territoriale et son droit à exister", écrivent-ils dans leur déclaration finale vendredi matin, en évoquant l'"agression" russe, une terminologie qu'évitait jusqu'ici le nouveau pouvoir américain.

Ils ont également "appelé la Russie" à accepter à son tour la proposition de trêve de trente jours validée par l'Ukraine en début de semaine. Sans quoi, "de nouvelles sanctions" seront envisagées, a menacé le club des grandes démocraties industrialisées, parvenu à parler d'une même voix en dépit d'un contexte électrique.

Les chefs de la diplomatie du G7 se sont réunis pendant trois jours à Charlevoix, au Québec, au moment où l'unité du groupe - Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Royaume-Uni et Japon - est fortement ébranlée par le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui s'est rapproché de manière spectaculaire de Vladimir Poutine et mène une guerre commerciale à ses proches alliés.

"Forte unité"

Les puissances du G7 ont aussi insisté sur la "nécessité de dispositifs de sécurité solides et crédibles" pour éviter "toute nouvelle agression" contre l'Ukraine.

Jusque-là tenus à l'écart des négociations autour d'un cessez-le-feu menées par les États-Unis, les pays européens font des garanties de sécurité un élément essentiel d'une paix durable. Le président républicain, lui, les a toujours reléguées au second plan.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, avait promis un peu plus tôt "un communiqué final fort", affirmant que le G7 avait été capable de faire preuve d'une "forte unité".

"La balle est désormais dans le camp de la Russie", avait-elle estimé.

"Il y a des points sur lesquels nous sommes en désaccord, mais il y en a beaucoup plus sur lesquels on est d'accord et on a été capable de trouver des points de convergence", s'est félicité son homologue britannique, David Lammy.

L'Ukraine a été le sujet numéro un de ce sommet multilatéral, intervenu juste après le feu vert de Kiev à la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours, plus de trois ans après l'invasion russe.

Aide humanitaire à Gaza

Vladimir Poutine, dont le monde entier scrute la réponse, s'est dit jeudi depuis Moscou "pour" une trêve. "Mais il y a des nuances" et des "questions importantes" à régler, a-t-il immédiatement temporisé, demandant à en discuter avec les États-Unis.

L'Allemagne a déploré "au mieux" une "manœuvre dilatoire".

Depuis Washington, Donald Trump a évoqué vendredi matin "de très bonnes et productives discussions avec le président Poutine hier (jeudi)". La Maison Blanche a précisé que les deux chefs d'État ne s'étaient pas directement parlés.

Le G7 a par ailleurs appelé vendredi à la reprise de l'aide humanitaire "sans entrave" à Gaza et à un cessez-le-feu permanent dans le conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Une concession de l'administration Trump, qui soutient résolument Israël et n'avait pas critiqué la décision d'Israël au début du mois de bloquer l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza et d'y couper l'électricité, sur fond de désaccords avec le Hamas sur la suite du processus après l'expiration, au 1er mars, de la première phase du cessez-le-feu.

Elodie Soinard, avec AFP

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