Les moteurs redémarrent: reprise timide des prêts auto au Liban
©ICI BEYROUTH

Au Liban, la crise économique a lourdement frappé tous les secteurs, y compris le marché automobile. Pendant plusieurs années, les prêts pour l'achat de véhicules ont été suspendus, laissant les Libanais dans l’impossibilité de renouveler ou d'acquérir une voiture. Mais voilà qu'un vent de changement souffle! Grâce à un léger redressement économique et à quelques nouvelles mesures, les banques libanaises redonnent enfin le feu vert aux prêts auto, apportant ainsi un petit rayon de soleil à ceux qui rêvent de renouveler leur bolide.

Les Libanais, confrontés à des années de difficultés économiques, peuvent désormais entrevoir la possibilité de remplacer leur véhicule ou d’en acheter un pour la première fois. Cette nouvelle offre de prêts, suspendue en raison de la dévaluation de la livre libanaise, des restrictions bancaires et de la crise financière, est à présent de nouveau accessible, mais de façon très limitée et assortie de certaines conditions.

Les banques libanaises ont adapté leurs offres pour encourager la relance du marché automobile. Ces prêts sont proposés avec des taux d'intérêt assez attractifs et des conditions ajustées à la situation actuelle. Cependant, bien que les prêts soient à nouveau disponibles, ils sont soumis à une évaluation stricte de la solvabilité des emprunteurs, en raison de l’instabilité économique persistante. À noter toutefois que les montants accordés restent plus modestes qu’auparavant, afin de limiter les risques pour les banques. Les prêts sont souvent plafonnés et réservés aux emprunteurs ayant une situation financière stable.

Un retour timide mais limité

Nassib Ghobril, économiste en chef de la Byblos Bank, précise que “la reprise des prêts automobiles ne concerne qu'un nombre restreint de banques et se limite principalement aux employés d'entreprises ayant un salaire domicilié dans les établissements financiers”. Selon lui, les prêts sont très ciblés et octroyés en fonction des salaires. “Ce retour est timide pour deux raisons: d’abord, les banques manquent de liquidités pour financer des prêts, ensuite, elles ont demandé tant au gouvernement qu’au Parlement des garanties consistant en un mécanisme stipulant que ceux qui empruntent en dollars frais les remboursent dans la même devise, afin d’éviter les erreurs commises au début de la crise”, explique-t-il.

M. Ghobril rappelle également que les prêts pour l’achat de voitures sont limités parce que les banques essaient de tester le marché et d’évaluer l’appétit des Libanais pour de tels financements. Il souligne qu’il n’existe pas, jusqu’ici, une demande massive de prêts automobiles parce que les conditions actuelles ne sont pas avantageuses pour tous et que beaucoup de Libanais ne peuvent pas se permettre de fournir une partie du montant en liquide, comme l'exige la procédure.

Il rappelle que le portefeuille des prêts au secteur privé a diminué de 84% depuis le début de la crise.

Malgré les rumeurs sur les réseaux sociaux et dans la presse d’un retour massif des prêts bancaires, M. Ghobril estime que le secteur bancaire est encore loin d’atteindre un niveau capable de financer l'économie et le secteur privé de manière soutenue. Le retour des prêts reste donc très restreint et dépendra largement de l'amélioration des liquidités et des garanties financières.

Espoir des concessionnaires

Pour le secteur automobile, la reprise des prêts auto, même timide, est un véritable espoir. Les concessionnaires accueillent positivement cette initiative, espérant qu’elle attirera de nouveaux acheteurs et permettra de relancer les ventes de véhicules.

Toutefois, les défis restent nombreux, et il faudra attendre que les banques retrouvent des liquidités et des garanties suffisantes. En attendant, les Libanais doivent faire face à une situation complexe, où les promesses de relance sont encore loin d’être pleinement réalisées.

Commentaires
  • Aucun commentaire