Fashion Week: quand la mode à Paris bouscule les codes
Bella Hadid présente une création de Saint Laurent pour la collection prêt-à-porter femme automne-hiver 2025/2026 lors de la Fashion Week de Paris, le 11 mars 2025. ©Thibaud Moritz/AFP

La Fashion Week de Paris a pris un tournant aventureux, où les vêtements se réinventent par l’inattendu. Manteaux inversés, robes détournées et pièces réversibles ont redéfini les codes de l’élégance pour l’automne-hiver 2025-2026.

Paris a toujours été le berceau des révolutions stylistiques, et cette saison, les créateurs ont joué avec la perception même du vêtement. La mode n’a plus d’endroit ni d’envers: elle se retourne, se déconstruit et se réinvente.

Dans les ateliers, le vestiaire traditionnel a été repensé avec une audace radicale. Zomer, la jeune maison néerlandaise, a proposé une collection où manteaux et vestes se portent à l’envers, se transforment en robes ou en jupes. "Comme des enfants qui s’habillent seuls pour la première fois, sans règles", expliquent les créateurs Danial Aitouganov et Imruh Asha.

Chez Givenchy, la nouvelle directrice artistique Sarah Burton a marqué son arrivée avec des robes-blazers inversées, fendues sur le devant pour révéler un décolleté architectural. Un hommage subtil à l’élégance parisienne, repensée sous un prisme de modernité.

La réversibilité s’impose aussi comme un mot d’ordre. Marie Adam-Leenaerdt a présenté des pièces qui se transforment d’un simple geste. Portées à l’endroit, puis retournées sur scène, ses créations révèlent une seconde identité, une facette cachée du vêtement. Chez Yohji Yamamoto, le manteau se mue en dialogue textile: un jeu d’échanges où les mannequins troquent leurs pièces, passant du noir profond au violet éclatant en un clin d’œil.

Mais le cran va encore plus loin. AlainPaul détourne le vêtement de son usage: un manteau devient une jupe, un pull se porte avec une seule manche, tandis qu’un pantalon se retrousse jusqu’à la cuisse, défiant les conventions. Vaquera, la marque new-yorkaise, fait sensation avec un soutien-gorge bonnet XXL métamorphosé en robe ou en jupe, traînant négligemment sur l’épaule ou glissant jusqu’au sol.

Et que dire de Hodakova, véritable alchimiste du textile, qui transforme des pantalons de costume en manteaux, en cagoules ou en robes sculpturales? Une réinterprétation saisissante du vêtement, portée par l’art de l’upcycling.

Même Chanel s’empare du mouvement en détournant les bijoux: des sacs inspirés d’énormes colliers de perles, portés en bandoulière ou en bague précieuse. Chez Coperni, le sac de couchage devient une robe bustier sophistiquée.

Paris l’a prouvé: la mode est un langage en perpétuelle mutation. Cette saison, elle a choisi de brouiller les repères, jouant sur la frontière entre fonction et illusion.

Avec AFP

 

Commentaires
  • Aucun commentaire