TikTok sur la sellette : Une commission d'enquête pour évaluer son impact psychologique
©Ici Beyrouth

L'Assemblée nationale devrait approuver mercredi – ou jeudi – la création d'une commission d'enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les enfants et les adolescents, le réseau social à l'algorithme controversé étant particulièrement populaire parmi les jeunes en France.

L'application met-elle en avant des vidéos liées au suicide auprès des jeunes utilisateurs ? Encourage-t-elle les passages à l'acte ou l'automutilation ? Le réseau social amplifie-t-il des contenus hypersexualisés qui altèrent la perception du corps des adolescents et favorisent les troubles alimentaires ?

Autant de questions auxquelles les députés tenteront de répondre au cours de cette commission d'enquête, dont la création devrait être approuvée par le vote, dans l'hémicycle, d'une résolution transpartisane portée par la députée macroniste Laure Miller.

Le feu vert de l'Assemblée semble peu douteux, après le vote à l'unanimité de cette résolution la semaine dernière en commission des Affaires sociales.

Une fois actée, trente députés s'attèleront, pendant six mois, à étudier non seulement l'algorithme de TikTok – qui, selon de nombreuses études, tend à "enfermer" ses utilisateurs dans "des bulles de filtres" – mais aussi à examiner les "répercussions psychologiques" de l'application sur les enfants et les adolescents.

Selon une étude mondiale de Qustodio, en 2022, les mineurs ont passé en moyenne 1h47 par jour sur TikTok.

En outre, bien que la plateforme interdise théoriquement aux mineurs de moins de 13 ans de s'y inscrire, près d'un enfant sur deux âgé de 11-12 ans y est inscrit, selon les statistiques de l'Arcom citées par Mme Miller.

La commission portera une attention particulière à l'évaluation des impacts de l'application sur les pensées et comportements suicidaires.

Mardi, TikTok a lancé en France et dans l'Union européenne une fonctionnalité permettant aux parents de limiter le temps passé par leurs adolescents sur l'application. Concernant la commission d'enquête, TikTok déclare attendre de voir "le ou les sujets que l'enquête souhaite aborder".

"Les thématiques visées par la commission d'enquête ne sont pas uniques à TikTok", souligne le groupe, qui rappelle qu'il emploie plus de 500 modérateurs en langue française et plus de 6 000 dédiés aux langues européennes.

"C'est plus que toutes les autres plateformes réunies", a ajouté un porte-parole.

Selon Mme Miller, la commission devra se pencher "concrètement" sur les mesures réellement mises en œuvre par le réseau social et vérifier si elles sont, ou non, "une espèce de coquille vide".

Avec AFP

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