
La "guerre" contre les cartels déclarée par Donald Trump va empêcher le Mexique de devenir un narco-Etat, a estimé mercredi le vice-président américain JD Vance, sans exclure l'hypothèse d'une intervention militaire.
En visite au Texas, le long de la frontière américano-mexicaine, il a assuré que l'offensive anti-immigration lancée par Washington et la classification des cartels comme organisations terroristes doivent permettre d'endiguer les flux de drogues entrant aux Etats-Unis.
Donald Trump "rend un immense service au peuple mexicain car, s'ils ne maitrisent pas ces cartels, le peuple mexicain va se réveiller dans un narco-Etat où les cartels ont plus de pouvoir que leur propre gouvernement", a-t-il estimé.
Son déplacement se déroule au lendemain d'un discours de M. Trump devant le Congrès, où le président a annoncé vouloir faire la guerre aux cartels.
"Les cartels font la guerre à l'Amérique et il est temps que l'Amérique fasse la guerre aux cartels, ce que nous faisons", a assuré le président, en rappelant avoir placé plusieurs d'entre eux, dont le cartel de Sinaloa, sur une liste noire des organisations terroristes.
"Le territoire situé immédiatement au sud de notre frontière est désormais entièrement dominé par des cartels criminels qui assassinent, violent, torturent et exercent un contrôle total", a insisté le milliardaire républicain. "Ils exercent un contrôle total sur toute une nation, ce qui constitue une grave menace pour notre sécurité nationale."
Mercredi, M. Vance a expliqué qu'il n'était pour l'instant pas question d'envoyer des troupes américaines au Mexique. Mais n'a pas exclu la possibilité d'une intervention militaire.
"Je ne vais pas annoncer d'invasion du Mexique ici aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Le président (...) parlera de ces questions comme il le jugera nécessaire."
La nouvelle administration américaine préférerait que le Mexique règle lui-même ce problème, a-t-il assuré.
"Nous voulons que le gouvernement mexicain s'aide lui-même, mais aussi qu'il aide le peuple américain", a-t-il insisté. "Cela va déstabiliser l'ensemble du pays et du gouvernement mexicains s'ils ne prennent pas le problème plus au sérieux."
Sans résultat concret au Mexique, "nous trouverons quoi faire", a-t-il averti.
Face aux accusations du gouvernement Trump, la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum défend régulièrement la souveraineté de son pays, rejetant toute "ingérence" et "invasion".
Dans sa contre-offensive, le Mexique a annoncé un élargissement de la plainte déposée il y a plusieurs années aux Etats-Unis contre des fabricants d'armes, accusés d'en vendre aux cartels et d'alimenter ainsi la narco-violence sur son sol.
M. Vance, qui cultive son image de fantassin enthousiaste et loyal du président depuis sa prise de fonctions, était accompagné du ministre de la Défense Pete Hegseth, qui a ordonné la semaine dernière l'envoi de 3.000 soldats le long de la frontière.
Les deux hommes sont arrivés à la mi-journée à Eagle Pass, un important point de passage situé au Texas, où le nombre d'interpellations de migrants a chuté de 1.500 à 30 par jour, selon M. Vance - qui n'a donné aucune période de comparaison.
"Nous n'avions pas besoin de nouvelles lois pour sécuriser la frontière. Nous avions besoin d'un nouveau président, et Dieu merci, nous l'avons", a déclaré M. Vance.
Les interpellations de migrants à la frontière avaient déjà drastiquement baissé lors de la dernière année du mandat de Joe Biden, à cause notamment d'importantes restrictions mises en place par l'ex-président démocrate.
Outre des soldats le long de la frontière, l'administration Trump est en train de débloquer d'autres moyens, a expliqué Pete Hegseth.
"Le ministère de la Défense dispose d'atouts que nous pouvons mettre à profit, pas seulement des troupes, pas seulement de la surveillance, pas seulement de l'équipement, mais aussi une planification et des capacités réelles qui améliorent ce que la police aux frontières fait déjà", a déclaré le ministre.
La lutte contre l'immigration a été le thème principal de la campagne de Donald Trump. Depuis son retour au pouvoir, il a lancé une vaste offensive en la matière, et continue d'affirmer que les récents immigrés sont responsables d'une vague de criminalité aux Etats-Unis, sans aucun élément statistique probant.
Avec AFP
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