Incarcéré depuis novembre en Algérie, l’écrivain Boualem Sansal ne serait pas en grève de la faim ni privé de traitement médical, contrairement aux déclarations de son avocat en France. Selon le bâtonnier d’Alger, il aurait choisi de se défendre seul.
L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré depuis mi-novembre en Algérie, n’a pas entamé de grève de la faim ni arrêté son traitement, comme l’a affirmé son avocat à Paris. Il compte se défendre seul, selon le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi.
"Contrairement à ce qui a été écrit, il n'est pas en grève de la faim. Et c'est tant mieux pour lui, car cela aurait été préjudiciable à sa santé", a affirmé mardi Me Baghdadi au journal algérien El Watan.
Selon l'avocat français de l’écrivain, Me François Zimeray, M. Sansal aurait entamé une grève de la faim "en raison de pressions exercées contre lui pour changer d’avocat", une information démentie par Me Baghdadi.
M. Sansal a "adressé un courrier au juge d’instruction, dont l’objet est la déconstitution de l’ensemble de ses avocats, y compris Me Zimeray", a affirmé le bâtonnier, précisant que "M. Sansal a écrit qu’il voulait se défendre seul".
Par ailleurs, Boualem Sansal "n’a pas arrêté son traitement" médical, a assuré Me Baghdadi, réfutant les déclarations de l’avocat français. "Selon le professeur désigné pour superviser ses soins et sa prise en charge médicale, avec lequel j’ai discuté, le protocole suivi pour le traitement de son cancer a commencé à donner de bons résultats", a précisé le bâtonnier.
"Ce qui me surprend, c’est que Me Zimeray continue de dire qu’il est toujours son avocat, alors qu’officiellement, il y a cette lettre de déconstitution datant d’une semaine", a ajouté Me Baghdadi, se disant "peiné" de la décision de l’écrivain concernant sa défense.
"On n’y peut rien. Mais qu’il ait au moins un ou plusieurs confrères pour assurer sa défense", a-t-il conclu.
Boualem Sansal a été interpellé à l’aéroport d’Alger à la mi-novembre et est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne en Algérie "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’État, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions".
Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris ses déclarations au média français Frontières, réputé d’extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd’hui 75 ans. Son éditeur Antoine Gallimard avait indiqué en décembre qu’il était en réalité né en 1944 et avait donc 80 ans.
Avec AFP
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