
Donald Trump a estimé vendredi que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", tout en repartant à la charge contre le président ukrainien, au moment où se négocie un accord que celui-ci veut "équitable" sur l'accès des Etats-Unis aux minerais stratégiques de l'Ukraine, en contrepartie de leur soutien.
"Le président Poutine et le président Zelensky vont devoir se parler" pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", a lancé vendredi soir le président américain depuis son Bureau ovale de la Maison Blanche.
Lors de son message vidéo du soir diffusé sur les réseaux sociaux à destination des Ukrainiens, M. Zelensky avait un peu plus tôt expliqué que l'Ukraine et les Etats-Unis travaillaient "sur un projet d'accord" portant sur les minerais.
"L'essentiel est d'en définir les détails afin qu'il puisse fonctionner. J'espère un résultat - un résultat équitable", a-t-il déclaré.
Début février, le président américain avait annoncé vouloir négocier un accord avec l'Ukraine pour obtenir un accès à 50% de ses minerais stratégiques en échange de l'aide américaine déjà livrée.
Une première version avait été rejetée avec courroux par Volodymyr Zelensky, qui avait souligné que son pays n'était "pas à vendre", et avait répété sa proposition de négocier des "investissements" américains en échange de "garanties de sécurité" face à la Russie.
Le président américain a aussi à nouveau attaqué vendredi son homologue ukrainien.
"J'ai eu de très bonnes discussions avec Poutine, et j'ai eu des discussions pas aussi bonnes avec l'Ukraine. Ils n'ont aucune carte en main, mais ils la jouent dur", a observé Donald Trump. "Nous n'allons pas laisser cela continuer", a-t-il ajouté.
"Cela fait trois ans que (M. Zelensky) est en réunion et rien n'a été fait", a accusé le président américain, dans un entretien avec Fox Radio. "Je ne pense donc pas qu'il soit très important pour participer à des réunions".
Donald Trump a également une nouvelle fois refusé de blâmer frontalement Moscou pour l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Les dirigeants occidentaux "n'auraient pas dû (la) laisser attaquer", a-t-il dit.
Il a ciblé le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui selon lui n'ont "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Les deux dirigeants sont attendus, séparément, la semaine prochaine à la Maison Blanche.
Autre signe des tensions croissantes entre les deux pays, les Etats-Unis ont proposé vendredi un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui réclame "une fin rapide" du conflit en Ukraine sans mention du respect de l'intégrité territoriale du pays.
Ce texte préparé pour marquer lundi le troisième anniversaire de l'invasion russe entre en concurrence avec un autre document élaboré par les Ukrainiens et les Européens, et se contente d'une formulation laconique qui tranche avec les précédents textes de l'Assemblée clairement en soutien à l'Ukraine.
Le projet de résolution américaine "est une bonne idée", a d'ailleurs commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia.
Avec AFP
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