
La BCE a fait état jeudi d'une perte nette record en 2024, le tribut de sa politique monétaire restrictive des dernières années, mais promet que le déficit va se résorber à l'avenir.
D'après un communiqué, la BCE a essuyé une perte nette de 7,94 milliards d'euros en 2024, les charges d'intérêts ayant dépassé les intérêts perçus par l'institution gardienne de la zone euro.
En 2023, après deux décennies de bénéfices substantiels, le bilan de la BCE était passé dans le rouge : la perte brute de 7,89 milliards d'euros avait pu être ramenée à 1,3 milliard en net car l'institution avait mobilisé une provision pour risques de 6,62 milliards d'euros.
Ce coussin financier a disparu en 2024. La perte historique de l'an dernier "résulte de mesures de politique monétaire" nécessaires "pour accomplir (la) mission principale de maintien de la stabilité des prix" dans la zone euro, détaille le communiqué.
Après une longue période de taux bas, la BCE avait augmenté les coûts d'emprunts à un rythme sans précédent de juillet 2022 à octobre 2023 pour contenir l'inflation, qui avait culminé à 10% dans la zone euro à la suite du début de la guerre en Ukraine.
Ce relèvement des taux a provoqué "une augmentation immédiate des charges d’intérêts" payées aux banques centrales, à 15,7 milliards d'euros en 2024 après 14,2 milliards l'année précédente.
Dans le même temps, les intérêts versés sur les actifs de la BCE "n'ont pas progressé dans les mêmes proportions".
En raison de ce bilan négatif, aucun bénéfice ne sera distribué aux banques centrales de la zone euro en 2024.
"La BCE pourrait encore subir des pertes dans les années à venir", prévient l'institution, mais moindres que ces deux dernières années.
Car elle continue de réduire progressivement son bilan financier, gonflé par les achats d'actifs pendant la crise.
"Par la suite, la banque centrale devrait renouer avec les bénéfices", promet-elle, insistant sur sa "solidité financière".
En 2024, la mère des banques centrales a procédé à cinq baisses de ses taux d'intérêt, désormais davantage préoccupée par la morne croissance économique que l'inflation, maîtrisée.
Mais elle se rapproche de la fin de ce cycle de desserrement de la politique monétaire, a affirmé mercredi une de ses hautes responsables.
Avec AFP
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