
Le président français Emmanuel Macron a poursuivi mercredi ses consultations avec ses partenaires européens pour trouver une posture commune sur l'Ukraine et la défense collective alors que Donald Trump et Vladimir Poutine se préparent à une rencontre au sommet pour normaliser leurs relations.
Après un premier mini-sommet informel lundi à l'Elysée avec sept pays européens, dont le Royaume-uni, il a réuni 19 chefs d'Etat et de gouvernement de pays membres de l'UE ou de l'Otan (Norvège, Canada, Islande) en visioconférence peu après 16H00 (15H00 GMT), a indiqué l'Elysée.
Seuls le président roumain par interim Ilie Bolojan, dont le pays est secoué par une crise politique depuis l'annulation de la présidentielle remportée au premier tour par l'extrême-droite pro-russe, et le Premier minisre luxembourgeois Luc Frieden étaient présents.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des trois Etats baltes, Chypre, la Finlande, la Belgique, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, l'Irlande, l'Islande, le Portugal, la Suède, la Slovénie et la République tchèque étaient en distanciel, de même que le Premier ministre canadien Justin Trudeau.
Le président français a promis de s'entretenir avec les Vingt-Sept d'ici la fin de la semaine. Seules la Hongrie, la Slovaquie, tous deux réputées prorusses, l'Autriche et Malte n'ont pour l'heure pas participé aux échanges.
Lundi, Emmanuel Macron avait rassemblé les poids lourds de l'UE, ainsi que le Royaume-Uni, en première ligne sur le dossier ukrainien et qui effectue progressivement son retour sur la scène européenne.
Signe d'un réel sentiment d'urgence, lundi, "il y a eu une très forte convergence pour dire que la Russie constitue une menace existentielle pour les Européens", a martelé le chef de l'Etat dans un entretien avec la presse régionale.
Le continent se doit, de fait, de monter dans un train déjà lancé à vive allure par la volonté du président américain, Donald Trump, de négocier seul la paix en Ukraine avec Vladimir Poutine, irritant jusqu'au président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Paris a vivement réagi mercredi à la violente charge de Donald Trump contre le président ukrainien, qu'il a semblé accuser d'avoir commencé la guerre. Ces attaques sont "dans les lignée" de propos "peu compréhensibles" qui interrogent sur "la cohérence" de la position américaine, a dit la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
Outre le consensus sur la menace russe, les débats sont vifs en Europe sur les réponses à lui apporter, notamment entre partisans et adversaires d'un déploiement militaire en Ukraine pour faire respecter une éventuelle fin des combats.
"La France ne s'apprête pas à envoyer des troupes au sol, belligérantes dans un conflit, sur le front", avait assuré mardi le président, comme pour éteindre un possible début de polémique.
A Bruxelles, les ambassadeurs des 27 ont approuvé mercredi un 16e paquet de sanctions contre la Russie.
Dans le même temps, Washington a semblé vouloir rassurer les Européens sur le fait qu'un accord ne se ferait pas totalement sur leur dos. Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a convenu que l'UE aurait bien sa place à la table des négociations, ne serait-ce que sur la question des sanctions.
Avec AFP
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