Le climat du Liban connaît des changements majeurs, avec des taux de pluie et de neige bien en deçà des normes habituelles. En comparaison avec l’abondance de l’an passé, les précipitations ont considérablement chuté cette année. À Beyrouth, on est passé de 520 mm en 2024 à seulement 262 mm en 2025 pour la même période, à Tripoli de 540 mm à 280 mm, et à Zahlé de 285 mm à 152 mm.
“Il y a un contraste frappant”, souligne l’ingénieur Marc Whaibé, responsable du service météorologique à l’aéroport de Beyrouth, avertissant que ce manque de précipitations pourrait avoir des conséquences graves sur l’approvisionnement en eau du pays cet été.
“Cette année n’est pas vraiment une référence, et l’année dernière non plus”, ajoute-t-il. “L’an passé, nous avons enregistré des précipitations supérieures à la moyenne, tandis que cette année, nous sommes bien en dessous. Nous faisons face à deux années extrêmes: l’une a été exceptionnellement sèche, l’autre excessivement humide.”
Un phénomène rare dans l’histoire météorologique du Liban
Bien que les variations de pluviométrie soient naturelles, cela constitue un record particulier pour le Liban. “En temps normal, nous aurions déjà reçu la quantité de pluie accumulée d'ici la fin du mois de janvier,” a indiqué M. Whaibé. “C'est probablement la troisième fois que cela se produit en 75 ans: la première à la fin des années 1950, la deuxième autour de 2013-2014 et maintenant, c’est la troisième”, a-t-il ajouté.
Les conséquences sur les réserves d'eau et les défis de l'été
Idéalement, le solde hydrique annuel du Liban devrait être entre 750 et 800 mm pour Beyrouth et Tripoli, et dépasser 1.200 à 1.300 mm dans les régions montagneuses comme le mont Sannine, au Mont Liban. Or, ces chiffres sont loin d'être atteints. “Cela signifie que nous n'aurons pas de grandes réserves d'eau en été,” a expliqué M. Whaibé. “Nos nappes phréatiques ne se sont pas régénérées correctement, car nous n'avons pas eu de fortes pluies cette année.”
Il a aussi insisté sur le rôle crucial de la neige pour les ressources en eau du Liban. “Nous comptons sur la neige dans les montagnes, qui s'accumule puis fond au printemps et en été, alimentant ainsi nos nappes souterraines. Si la neige manque cette année, l'été sera encore plus difficile, car l'approvisionnement en eau sera faible.”
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