Le choix de Trump pour diriger le puissant FBI face au premier obstacle
Le candidat au poste de directeur du FBI, Kash Patel, fait un geste alors qu'il monte sur scène pour prendre la parole lors du défilé inaugural à l'intérieur de la Capital One Arena, à Washington, DC, le 20 janvier 2025. © ANGELA WEISS / AFP

Le choix du président Donald Trump pour diriger la police fédérale aux États-Unis, le célèbre FBI, peut s'attendre à des questions brûlantes jeudi lors de son audition devant une commission parlementaire, première étape sur le chemin d'une possible nomination.

Kash Patel, 44 ans, est attendu au tournant par les démocrates qui souhaitent le questionner sur des prises de position contestées, de sa promotion de théories du complot à sa défense d'émeutiers du Capitole.

Cet ancien procureur fédéral est un soutien farouche et particulièrement vocal de Donald Trump, qu'il défend bec et ongles face à ce qu'il qualifie "d'État de l'ombre", des employés gouvernementaux qui agiraient en coulisses contre le républicain. Un sujet sur lequel il a même écrit un livre.

La commission sénatoriale qui va l'interroger jeudi est toutefois dominée par les républicains et devrait logiquement recommander au Sénat d'approuver sa nomination. C'est ensuite devant la chambre haute que se présentera le principal obstacle pour Patel, même si les républicains y détiennent la majorité (53-47).

La semaine dernière, le Sénat n'avait pu se départager sur un autre choix très discuté de Trump, celui de Pete Hegseth comme ministre de la Défense, et c'est le vice-président J.D. Vance qui avait dû rejoindre le Congrès pour débloquer la situation en faveur de la nouvelle administration.

Selon des médias américains, au moins une vingtaine d'anciens responsables de services de police et de sécurité d'obédience républicaine ont écrit à des sénateurs de leur bord politique pour leur demander de ne pas voter la nomination de Patel, au motif qu'il n'en a "ni l'expérience ni le caractère".

Dick Durbin, sénateur démocrate membre de la commission chargée de l'interroger, dit être ressorti dernièrement d'un entretien avec lui avec des "préoccupations majeures quant à ses aptitudes".

Parmi les critiques souvent soulevées, sa défense de la mouvance complotiste d'extrême droite QAnon, considérée par la police fédérale comme susceptible d'inciter à la violence. Il a notamment dit que ce mouvement, fondé sur l'idée selon laquelle Donald Trump mènerait une guerre secrète contre un réseau mondial de pédophiles adorateurs de Satan, avait "beaucoup de bons côtés".

Originaire de New York, Kash Patel est le fils d'immigrants indiens et a travaillé à divers postes importants dans la première administration de Donald Trump (2017-2021), notamment comme directeur pour le contreterrorisme au sein du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Cet homme qui bénéficie d'une aura particulière dans la sphère trumpiste remplacerait Christopher Wray à la tête du FBI et de ses 38.000 employés.

Ce dernier avait été nommé par Trump durant son premier mandat, mais leurs relations avaient ensuite tourné au vinaigre et le haut fonctionnaire avait annoncé sa démission quelques semaines avant l'investiture du milliardaire républicain, même si son mandat s'achevait en 2027.

Par Chris LEFKOW, AFP

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