Un jour après l'expiration du délai de soixante jours accordé pour le retrait israélien du Liban-Sud, désormais prolongé jusqu'au 18 février, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a déclaré, dans une allocution manifestement préenregistrée, que “nous n'accepterons pas une prolongation, même d'un jour”.
"Israël doit se retirer à l'expiration des soixante jours. Nous n'acceptons aucune justification pour une prolongation, même d'un seul jour, ni pour un report de l'échéance. Toutes les conséquences découlant d’un retard de retrait incomberont aux Nations unies et aux pays qui parrainent (l’accord de cessez-le-feu)", a déclaré M. Qassem.
Il a ajouté: “La résistance a le droit d'agir de la manière qu’elle juge appropriée, que ce soit dans la forme, la nature ou le moment de la confrontation”, en réponse à la poursuite des violations et de l'occupation israéliennes après l'expiration du délai de retrait.
Dans son discours, qui visait essentiellement à renforcer la confiance de la base populaire du groupe pro-iranien, M. Qassem a qualifié de “victoire” les pertes subies et la vaste destruction des villages du Liban-Sud dans le cadre de la guerre contre Israël. Tout en reconnaissant “la supériorité militaire d'Israël” et l'incapacité du Hezbollah à vaincre Israël militairement, le secrétaire général du Hezbollah a insisté sur le fait que “la résistance est victorieuse et a triomphé d'Israël grâce à ses sacrifices, au soutien de son peuple et à sa détermination”.
M. Qassem s'est par ailleurs félicité du retour massif des habitants des villes et villages frontaliers, malgré les mises en garde israéliennes leur demandant de rester à l'écart – ce qu'il a également qualifié de “victoire”. Toutefois, ce retour a entraîné la mort de plus de 20 personnes et fait plus de 130 blessés lors des tirs israéliens de dimanche.
Le chef du Hezbollah n'a pas hésité à exploiter ouvertement le sang versé par les civils, insistant sur le succès du triptyque “peuple, armée, résistance” qui, selon lui, “est inébranlable malgré les ennemis”. En d'autres termes, il a laissé entendre que le Hezbollah conserverait ses armes, en violation de la résolution 1701 des Nations unies.
Justifiant l'acceptation par le Hezbollah de l'accord de cessez-le-feu conclu le 27 novembre, M. Qassem a déclaré: “C'était aussi une victoire pour nous et nous l'avons accepté afin de tester la capacité de l'État” à protéger la frontière libanaise.
Concernant les violations du cessez-le-feu par Israël, il a précisé que le Hezbollah s'engageait à respecter l'accord, bien qu'il ait “envisagé de répondre aux violations, mais ait choisi de faire preuve de patience”.
Au sujet de la formation du gouvernement du Premier ministre désigné, Nawaf Salam, M. Qassem a assuré qu'il n'y avait “aucun obstacle” du côté du duo chiite (Amal-Hezbollah). Cependant, il est bien connu que le président du Parlement, Nabih Berry, insiste pour garder la mainmise sur le ministère des Finances.
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