Les Bourses sont entraînées à la baisse lundi par les développements autour de la start-up chinoise DeepSeek, qui a dévoilé un modèle d'IA capable de concurrencer l'américain OpenAI à moindre coût, questionnant ainsi les valorisations des entreprises liées à l'intelligence artificielle.
Marchés et analystes digèrent en effet des informations selon lesquelles le modèle de DeepSeek serait performant tout en fonctionnant sur des puces à capacité réduite, au risque de bousculer la domination des groupes américains du secteur – dont le géant des puces Nvidia.
En Europe, vers 08H30 GMT, la Bourse de Paris lâchait 0,98%, Francfort 1,17%, Londres 0,39% et Milan 0,72%.
En Asie, Hong Kong prenait 0,66% dans les derniers échanges, en revanche, Shanghai a terminé en léger repli de 0,06% et Shenzhen a fortement reculé de 1,33%. Tokyo a grappillé 0,26%.
À Tokyo, les titres des sociétés japonaises liées aux semi-conducteurs, aussi potentiellement menacées, ont dévissé, à l'image d'Advantest, le fournisseur de Nvidia (-8,07%), de Screen Holdings (-3,85%) et Disco Corp (-2,90%).
Le puissant groupe d'investissement japonais SoftBank, qui avait bondi la semaine dernière avec sa participation au massif projet d'IA dévoilé par Donald Trump aux États-Unis, a également plongé lundi (-6,09%). Fujikura, qui fabrique des câbles pour centres de données, s'est effondré de 8%.
"Il faut être prudent concernant ces informations dévoilées par DeepSeek qui ne sont pas confirmées, pour l'instant, par des sources fiables et extérieures", a nuancé Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Pictet AM, dans une note.
En Europe, ASML chutait de 8,72%, ASM de 11,17%, BE Semiconductor Industries de 10,15%, Infineon de 4,31%, STMicroelectronics reculait de 2,49%, Infineon de 4,16% et Soitec de 6,91%.
Les géants français des équipements électriques Schneider Electric (-7,52%) et Legrand (-7,75%), exposés aux data centers par exemple, reculait très fortement à Paris. À Francfort, Siemens Energy s'enfonçait de plus de 16% vers 08H30 GMT.
Cet épisode intervient à quelques jours de la publication des résultats de quatre des "Sept Magnifiques", avec Microsoft, Meta et Tesla mercredi, puis Apple jeudi.
L'agenda macroéconomique est par ailleurs chargé cette semaine, "avec les réunions de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) et de la Banque du Canada mercredi, celle de la BCE jeudi", note Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
Des données d'inflation sont également attendues en fin de semaine en Europe et aux États-Unis, ainsi que "le PIB du quatrième trimestre aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Italie et dans la zone euro jeudi", a énuméré l'économiste.
Ryanair prudent
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair (+2,13% à Dublin) a vu son bénéfice net fortement progresser au troisième trimestre, à 149 millions d'euros, contre 15 millions l'an passé, mais reste "prudente" sur l'exercice.
BASF déçoit
Le groupe BASF (-0,68% à Francfort), poids lourd d'un secteur chimique allemand en grande difficulté, a fait état vendredi de premiers résultats annuels inférieurs aux attentes, en raison de charges exceptionnelles et de coûts de restructuration.
Rebond du dollar
Le marché du pétrole restait plombé par les pressions de Donald Trump pour pousser l'Opep à gonfler son offre: le baril de WTI américain perdait 0,47% à 74,31 dollars, celui de Brent de la mer du Nord 0,36% à 78,22 dollars.
Après avoir lourdement chuté vendredi face à la posture plus modérée de Trump sur la Chine, le dollar – valeur refuge face aux incertitudes – rebondissait lundi. Vers 08H30 GMT, il gagnait 0,44% face à la monnaie unique, à 1,0474 euro pour un dollar.
L'affaiblissement du dollar avait poussé vendredi les investisseurs à se reporter sur l'or, autre valeur refuge, le rapprochant du record historique atteint fin octobre. Le cours du métal jaune refluait logiquement lundi, de 0,49% à 2.757 dollars l'once.
Avec AFP
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