Le ministre saoudien des AE fait son premier voyage en Syrie depuis la chute d'Assad
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, participant au dialogue de Manama de l'Institut international d'études stratégiques (IISS) dans la capitale du Bahreïn, le 7 décembre 2024. ©Mazen Mahdi / AFP

Le chef de la diplomatie saoudienne est arrivé vendredi à Damas pour rencontrer le nouveau dirigeant syrien qui veut ouvrir un nouveau chapitre dans les relations avec le royaume et espère son aide pour la reconstruction de son pays dévasté par la guerre.

Il s'agit de la première visite en Syrie de Fayçal ben Farhane depuis la chute du président Bachar al-Assad début décembre 2024.

Le ministre a été accueilli au palais présidentiel par le dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, selon l'agence officielle Sana.

Les autorités syriennes ont annoncé vouloir ouvrir un nouveau chapitre avec l'Arabie saoudite, où le chef de la diplomatie syrienne, Assaad Al-Chaibani, s'est rendu début janvier dans sa première visite à l'étranger.

Ahmad al-Chareh avait déclaré fin décembre à la chaîne saoudienne al-Arabiya que le royaume jouerait "certainement un rôle important" dans l'avenir de la Syrie, évoquant "une grande opportunité d'investissements".

Il avait révélé qu'il était né en Arabie saoudite, où travaillait son père et qu'il y avait passé les sept premières années de sa vie.

Reconstruction 

Le nouveau pouvoir espère notamment l'aide du royaume pour la reconstruction de la Syrie, dont l'économie et les infrastructures ont été ravagées par plus de treize ans de guerre civile, déclenchée par une répression brutale des manifestations prodémocratie en 2011.

L'Arabie saoudite avait rompu ses liens avec le président Assad en 2012, mais les avait rétablis en 2023 et oeuvré pour le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe.

Fayçal ben Farhane s'était alors rendu à Damas en avril 2023 pour tenter de convaincre Bachar al-Assad de s'éloigner de l'Iran, son allié, et de lutter contre le trafic de captagon, mais sans succès, selon des analystes.

En 2022, une enquête de l'AFP avait révélé que cette amphétamine avait fait de la Syrie un narco-État avec une industrie illégale de plus de dix milliards de dollars.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, les autorités annoncent régulièrement la découverte et la destruction d'importantes quantités de captagon, dont l'Arabie constituait le principal marché.

Le ministre saoudien est arrivé en provenance du Liban, où il a rencontré jeudi les nouveaux dirigeants du pays, marqué récemment par l'affaiblissement du Hezbollah.

Il s'agissait de la première visite d'un chef de la diplomatie saoudienne dans le pays depuis près de 15 années, les deux pays ayant connu des relations tendues notamment en raison du rôle prépondérant du Hezbollah.

M. Ben Farhane s'est dit "confiant" jeudi dans la capacité des nouveaux dirigeants libanais à mener "les réformes nécessaires" réclamées par la communauté internationale dans ce pays, miné par une grave crise financière et économique.

Vendredi, le ministre koweïtien des Affaires étrangères Abdallah Al-Yahya, qui s'est rendu à Beyrouth, a également souligné à l'issue de ses entretiens "l'importance pour le Liban de mener des réformes politiques et économiques globales".

Avec AFP

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