Quand bien même l’administration Trump inciterait les Israéliens pour un retrait imminent dimanche, comme convenu dans l’accord de cessez-le-feu décrété le 27 novembre 2024, l’État hébreu entend, lui, reporter cette manœuvre. Une démarche que l’ancien président américain Joe Biden avait précédemment approuvée, envisageant d’accorder à Israël 30 jours supplémentaires. C’est, du moins, ce qu’a rapporté la radio militaire israélienne jeudi.
“Nous sommes en pourparlers avec l’administration Trump pour prolonger le délai de retrait du Liban”, a ainsi déclaré l'ambassadeur israélien sortant aux États-Unis, Michael Herzog. De même, les médias israéliens ont fait état d’une réunion du cabinet restreint jeudi en soirée pour discuter du retrait de l’armée du Liban-Sud.
Se penchant sur la situation, l’armée israélienne a annoncé jeudi que “les forces de la 7e brigade, dirigées par la 91e division, poursuivent leurs activités dans le sud du Liban afin de garantir la sécurité d'Israël”. “Nous agissons conformément aux accords conclus entre Israël et le Liban, dans le respect des termes du cessez-le-feu”, a-t-elle ajouté.
Dans ce contexte, une réunion est attendue dans les prochaines heures entre le président du Parlement, Nabih Berry, et le général américain Jasper Jeffers, à la tête du comité de supervision chargé de veiller à l’application du cessez-le-feu.
Mercredi en fin de journée, l'armée israélienne a fait exploser trois maisons dans le village de Deir Mimas (Marjayoun). Jeudi matin, elle a également mis le feu à une habitation dans le quartier est de Qantara et procédé à la destruction de plusieurs bâtiments dans la région de Wazzani.
Une force ennemie israélienne, renforcée par quatre chars, un bulldozer, des véhicules blindés de transport de troupes et d'autres véhicules, a pénétré dans le quartier de Ras al-Dahr, à l'ouest de la ville de Mays al-Jabal, et a fouillé des maisons et spolié leur contenu. Des coups de feu ont été clairement entendus lors des opérations intensives de ratissage à l'intérieur des quartiers.
Par ailleurs, deux membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ont été légèrement blessés après que des pierres sont tombées sur leur patrouille à la suite de dynamitages perpétrés par l'armée israélienne à Markaba et Rab el-Thalathine.
D'autre part, un certain nombre d'habitants de Naqoura, qui s'étaient rassemblés au point Hamra-Bayada au sud de Tyr, et de Khiam sont entrés, jeudi, dans la ville pour inspecter leurs maisons et propriétés détruites, après avoir obtenu des permis de l'armée libanaise. L'entrée dans la ville a été organisée par la Direction de l'orientation de l'armée.
Avis du commandement de l’armée libanaise
Le commandement de l'armée libanaise a publié, mercredi, un communiqué dans lequel il souligne que, malgré les tensions, l'armée reste prête à achever son déploiement dans la zone qui se situe au sud du fleuve Litani, dès que le retrait israélien sera effectif. “En attendant la finalisation des termes de l'accord de cessez-le-feu, l'armée poursuit son déploiement dans plusieurs points de la ville de Kfarchouba-Hasbaya, en coordination avec la Finul et le comité de supervision”, peut-on lire dans le communiqué.
L'armée appelle également la population à ne pas s'approcher des zones récemment évacuées par les forces israéliennes et à suivre les instructions des unités militaires, jusqu'à ce que le déploiement soit terminé et que des experts aient effectué les enquêtes nécessaires pour s’assurer de la sécurité du territoire.
Dans un autre registre, l’armée a annoncé qu’elle allait procéder, jeudi entre 10h et 17h, à la détonation de munitions non explosées à Wadi Hamoul-Alma el-Chaab et à Ras Baalbeck.
Visites diplomatiques
Les Libanais se tournent aujourd’hui vers l'Arabie saoudite, qui a conditionné son soutien à un engagement par le Liban, pour le lancement de réformes. Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, arrive à Beyrouth pour une visite officielle. Cette visite revêt une importance particulière, marquant le retour d’un responsable de haut niveau en visite diplomatique après une longue absence de 15 ans.
Outre les attentes liées à la visite du ministre saoudien, les Libanais nourrissent également des espoirs concernant l’arrivée du ministre des Affaires étrangères du Koweït, Abdallah al-Yahya, prévue vendredi. Ce dernier discutera avec des responsables libanais des développements récents au Liban et des moyens de soutenir le pays dans sa reconstruction politique et économique. Il a, dans ce contexte, précisé, dans un entretien qu’il aborderait “les moyens d’aider le pays frère à avancer sur sa nouvelle voie”.
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