Investiture de Donald Trump: quelles répercussions sur le Moyen-Orient?

Dans un épisode spécial en direct de This is Beirut consacré à l’investiture de Donald Trump et animé par Tylia Helou, les invitées Suzan Haidamous, écrivaine et journaliste au Washington Post, et Amale Chmouny, journaliste et experte en relations internationales, ont discuté des impacts potentiels de la seconde administration Trump sur le Moyen-Orient et des principaux défis à venir. L'épisode a également inclus une intervention de Hussein Abdul-Hussein, chercheur à la Fondation pour la défense des démocraties (Foundation for Defense of Democracies), basée à Washington DC.

Suzan Haidamous a souligné que le caractère de Trump pourrait entraîner un bouleversement significatif au Moyen-Orient, ses décisions souvent inattendues jouant un rôle déterminant dans l’orientation de la politique américaine dans la région. De son côté, Amale Chmouny a expliqué que, bien que le Moyen-Orient n'ait pas été une priorité absolue pour Trump, l’Asie avait figuré parmi ses préoccupations majeures. Les questions relatives au Moyen-Orient étaient principalement axées sur l’Arabie saoudite et d’Israël.

Mme Haidamous a précisé que les grands défis de Trump concerneraient les frontières des États-Unis et l’immigration, avec une priorité marquée pour l’exploration pétrolière. Elle a également souligné que l’“État profond” représenterait un obstacle important pour son administration. Pour sa part, Mme Chmouny a estimé que la position de Trump vis-à-vis de l’Iran demeurerait stable et cohérente, contribuant ainsi à préserver la stabilité régionale en raison du potentiel économique considérable de l’Iran.

Concernant le Hezbollah, Mme Haidamous a noté que le groupe se trouvait dans une situation délicate, étant géographiquement coincé et avec des routes de contrebande bloquées le long de la frontière syrienne. Selon elle, le Hezbollah devrait faire des concessions pour reconquérir les zones où il jouissait jadis d’un soutien populaire. Quant aux relations Liban-Israël, elle a reconnu que parvenir à la paix serait un défi majeur, mais a ajouté que de nombreuses personnes et factions politiques au Liban seraient ouvertes à l'idée d'une normalisation.

M. Abdul-Hussein a souligné que le Liban risquait de rester à la traîne s’il ne s’engageait pas dans un processus de paix, précisant que bien que les différends maritimes puissent être réglés, les délimitations des frontières terrestres restaient sources de tensions. Il a suggéré que, si le Liban avançait dans la délimitation des frontières, l’accord du 17 mai 1983 pourrait être réactivé. Mme Chmouny a, quant à elle, estimé que le Liban n’était pas encore prêt à mettre en œuvre l’accord dans son intégralité, mais elle a vu dans la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU un premier pas vers la paix avec Israël.

Concernant la crise des réfugiés syriens, Mme Haidamous a expliqué que des relations apaisées entre la Syrie et les pays occidentaux, accompagnées de réformes et d’une reconstruction, élimineraient le besoin pour les réfugiés de rester au Liban. Elle a également souligné l’importance de Massaad Boulos, envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient, en raison de son expérience régionale approfondie.

Enfin, Mme Chmouny a exprimé sa conviction que Trump pourrait mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie en évitant une confrontation directe avec la Russie tout en apportant son soutien à l’Ukraine.

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