Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé samedi la communauté internationale à soutenir la souveraineté du Liban et à garantir le monopole des armes par l'État, lors d'une conférence de presse à l’hôtel Mövenpick, à Beyrouth.

“La souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban doivent être respectées, et l'État libanais doit avoir le contrôle exclusif des armes sur son territoire”, a-t-il déclaré, faisant indirectement référence à l’arsenal du Hezbollah.

“C'est un principe central de la résolution 1701”, a-t-il insisté, avant d’ajouter que “cette fois-ci, il faut mettre en œuvre la résolution 1701 dans toutes ses dimensions”.

“Au cours des 40 derniers jours, les soldats de la paix de la Finul ont découvert plus de 100 caches d'armes dans le sud du pays”, a-t-il souligné.

M. Guterres, arrivé au Liban jeudi soir, s’est rendu vendredi au sud auprès des Casques bleus déployés à la frontière avec Israël.

Le samedi, il a successivement rencontré le président de la République, Joseph Aoun, le Premier ministre, Nawaf Salam, et le président du Parlement, Nabih Berry. La conférence tenue à l’hôtel Mövenpick concluait ainsi sa visite de trois jours, avant son départ prévu le soir même.

Un avenir “plus prometteur”

Après ses entretiens avec les dirigeants libanais, le chef de l’ONU a estimé que le Liban pouvait envisager un avenir “plus prometteur”, grâce au cessez-le-feu instauré le 27 novembre dernier, qu'il souhaite voir devenir permanent.

“Après l’une des années les plus difficiles depuis des générations, le Liban est à l’aube d’un avenir plus prometteur,” a-t-il affirmé, ajoutant que l’ONU “va intensifier son soutien au rétablissement et à la reconstruction dans tout le Liban”.

“Une fenêtre s’ouvre, permettant une nouvelle ère de stabilité institutionnelle, avec un État pleinement capable de protéger ses citoyens et de libérer le potentiel immense du peuple libanais”, a-t-il déclaré.

“Une fois le gouvernement formé, le Liban sera en mesure de répondre aux besoins de sa population et de faire respecter l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire. Cependant, il reste, bien sûr, de grands défis à relever”, a-t-il noté.

Situation au Liban-Sud

Concernant le Liban-Sud, le secrétaire général de l’ONU a rappelé que “la cessation des hostilités est fragile, mais tient bon”.

L'accord stipule que l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus au Liban-Sud, pendant que l'armée israélienne achève son retrait dans un délai de 60 jours, jusqu’au 26 janvier.

M. Guterres a observé que “les forces israéliennes ont commencé leur retrait progressif, tandis que l'armée libanaise déploie davantage de troupes au sud du fleuve Litani”. Cependant, il a également dénoncé: “Nous assistons encore à des démolitions de bâtiments et d'infrastructures, ainsi qu'à des frappes aériennes meurtrières.”

“Il est désormais crucial que les forces israéliennes se retirent totalement du territoire libanais et que les forces armées libanaises se déploient dans le sud du pays dans le délai convenu”, a-t-il souligné.

“J'ai pu constater de visu l'ampleur des destructions causées par le conflit”, a-t-il déclaré. “Des centaines de milliers de personnes sont retournées dans le Liban-Sud, dans la banlieue sud de Beyrouth, dans la vallée de la Békaa, et ailleurs, souvent pour retrouver leurs maisons en ruines. Les besoins en matière de reconstruction sont immenses, mais pas insurmontables”, a-t-il conclu.

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