Casques bleus, ligne bleue et défis sécuritaires: ce qu’il faut retenir de la visite de Guterres
Cette photo, fournie par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), montre le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres (2-R), accompagné du chef de la mission et commandant de la force de la Finul, le général Aroldo Lazaro Saenz (R), rencontrant des soldats de maintien de la paix au quartier général des forces, à Naqoura, dans le Liban-Sud, près de la frontière israélienne, le 17 janvier 2025 ©Pascual Gorriz / FINUL / AFP

La visite d’António Guterres au quartier général de la FINUL à Naqoura intervient dans un contexte de calme relatif, mais fragile, au Liban-Sud. Elle vise à renforcer le mandat de la mission de maintien de la paix tout en exhortant les parties à respecter les engagements liés à la résolution 1701.  

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s’est rendu ce vendredi au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), à Naqoura, une visite qui intervient dans un contexte de tensions régionales et de fragile accalmie dans le sud du pays. Lors de cette visite, Guterres a exprimé son soutien aux Casques bleus et rappelé les termes de la résolution 1701, pierre angulaire du dispositif onusien dans la région.

Soutien indéfectible 

Arrivé à la tête d’une délégation onusienne, le chef de l’ONU a salué le travail acharné des soldats de la paix dans des conditions qu’il a qualifiées de “parmi les plus difficiles au monde”. Il a déclaré: “Vous êtes non seulement sur la ligne bleue, mais aussi en première ligne pour la paix”. Le chef de l’ONU a également insisté sur le rôle crucial de la Finul dans la dissuasion des violences, le soutien à l’apaisement et la protection des civils.

Dans son discours, Guterres a rappelé que la présence des Casques bleus était essentielle pour maintenir la stabilité dans le sud du Liban et le long de la ligne bleue, cette frontière tracée par l’ONU en 2000 entre le Liban et Israël. Il a également pointé du doigt les attaques contre les forces de maintien de la paix, les qualifiant de “totalement inacceptables” et rappelant qu’elles étaient contraires au droit international et pourraient constituer des crimes de guerre.

La résolution 1701 

Adoptée en août 2006 à la suite du conflit entre Israël et le Hezbollah, la résolution 1701 constitue le socle juridique de la présence de la Finul dans le sud du Liban. Elle prévoit le déploiement de l’armée libanaise et des forces onusiennes au sud du fleuve Litani, dans le but de créer une zone exempte de toute présence armée autre que celle du gouvernement libanais et des casques bleus. La résolution exige également le retrait des forces israéliennes du territoire libanais, ainsi que la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah.

Malgré ces dispositions, Guterres a dénoncé la poursuite des violations israéliennes dans la zone d’opérations de la Finul, ainsi que la présence d’armes non gouvernementales au sud du Litani. Il a révélé que les soldats de maintien de la paix avaient découvert “plus de 100 caches d'armes appartenant au Hezbollah pro-iranien ou à d'autres groupes armés depuis le 27 novembre”, jour où la trêve est entrée en vigueur.

La visite de Guterres s’inscrit dans un contexte de tensions accrues entre le Hezbollah et Israël, malgré une trêve récente qui a mis fin à une guerre de plusieurs semaines. Cette accalmie reste fragile, comme en témoignent les affrontements sporadiques et les violations régulières de la ligne bleue par les deux parties.

Pour renforcer la stabilité, le chef de l’ONU a appelé la communauté internationale à intensifier son soutien aux Forces armées libanaises (FAL), qu’il a décrites comme “le seul garant de la sécurité du Liban”. Il a également souligné l’importance de la coordination entre la Finul et les FAL pour assurer une mise en œuvre effective de la résolution 1701.

Si la visite de Guterres met en lumière les efforts des Nations unies pour maintenir la paix dans le sud du Liban, elle illustre aussi les défis auxquels fait face la Finul. Entre les pressions locales, les tensions régionales et les contraintes imposées par les acteurs internationaux, la mission onusienne devra redoubler d’efforts pour préserver une stabilité souvent précaire.

 

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