Consultations parlementaires: Salam mise sur le changement et l'inclusivité malgré l'absence de Berry
Nawaf Salam entame les consultations parlementaires que Nabih Berry boycotte. ©Houna Loubnan

Fin du premier round des consultations parlementaires non contraignantes. Ce mercredi, elles ont été marquées par l’absence notable du président du Parlement, Nabih Berry, avec lequel le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, devait s’entretenir pour donner le coup d’envoi aux rencontres avec les députés.

C’est donc avec le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, que les consultations ont débuté. Ce dernier a salué “l’approche non conventionnelle” qu’adopte M. Salam dans sa nouvelle mission. Le Premier ministre désigné “porte la responsabilité d’œuvrer pour un changement total, tout en veillant à maintenir l’équilibre politique entre toutes les composantes et l’inclusivité”, a-t-il affirmé.

M. Bou Saab a, dans ce contexte, souligné que les discussions entre MM. Berry et Salam se poursuivaient, assurant que le processus va bon train, notamment après que le tandem Amal-Hezbollah a opté pour un boycott des consultations, en signe de protestation.

M. Salam a, par la suite, reçu la coalition du Changement, formée des députés Marc Daou, Waddah Sadek et Michel Douaihy. “Nous avons discuté de la forme qu’allait prendre le gouvernement ainsi que de ses mécanismes d’action qui devraient satisfaire les ambitions du peuple libanais”, a indiqué M. Douaihy, appelant à un “Cabinet réduit, composé de nouvelles figures politiques, notamment féminines, qui s’écarte des quotas partisans et des anciennes configurations politiques”. D’après lui, “l’essentiel est de parvenir à un consensus national pour entamer le processus de sauvetage”.

De son côté, le chef du Parti socialiste progressiste, Taymour Joumblatt, a souligné: “Nous disposons d’une occasion exceptionnelle pour bâtir un nouvel État”. Il a, dans ce sens, mis l’accent sur la nécessité d’une communication ouverte avec toutes les forces au pouvoir. “Personne ne peut annuler l’autre”, a-t-il ajouté.

À l’issue de sa réunion avec les députés du Rassemblement parlementaire indépendant (ex-Courant patriotique libre) Élias Bou Saab, Simon Abi Ramia, Ibrahim Kanaan et Alain Aoun, le Premier ministre désigné a exprimé le souhait d’établir un dialogue ouvert avec toutes les parties, comme l’a rapporté M. Kanaan. “Nous espérons qu’il y aura une collaboration fructueuse et qu’avec cette volonté commune, nous pourrons surmonter les obstacles qui se dressent devant nous.” Et de conclure que l’objectif ultime est de “sauver le Liban”.

Pour le bloc de la Modération nationale, ce qui prime, c’est “la formation d’un gouvernement qui représente toutes les composantes du pays et qui permette la construction d’un nouveau Liban”.

Après sa rencontre avec le Premier ministre désigné, le bloc du Liban fort, dirigé par Gebran Bassil, a exprimé sa volonté de soutenir le gouvernement. “Nous devons nous rassembler autour du Premier ministre et du président Joseph Aoun. Nous disposons d’une véritable opportunité pour rétablir l’équilibre dans le pays, instaurer un partenariat authentique et entreprendre les réformes nécessaires. La nomination de Nawaf Salam ne constitue une défaite pour personne”, a affirmé le chef du Courant patriotique libre (CPL).

Il a ajouté: “Nous rejetons toute forme d’exclusion ou de marginalisation. Dans la déclaration ministérielle, nous exigeons la mise en œuvre de la résolution 1701, un cessez-le-feu durable, ainsi que l’extension de l’autorité de l’État sur tout le territoire libanais”. Il a poursuivi en soulignant l’importance du retour rapide des déplacés syriens dans leur pays. 

Pour sa part, le bloc de la République forte (Forces libanaises-FL) a appelé à la formation d’un gouvernement réformiste et à un respect strict de la Constitution.

Au nom du bloc, le député George Adwan a souligné l’importance de la réunion constructive qu’il a eue avec le Premier ministre désigné Nawaf Salam, visant à jeter les bases de la formation du gouvernement. “Après la bataille que notre bloc a menée, il est essentiel que l’atmosphère soit positive pour avancer”, a-t-il déclaré.

“Nous voulons qu’une nouvelle ère s’ouvre pour le Liban, celle de la troisième République”, a noté M. Adwan. “Nous tenons à ce que la mission du gouvernement soit alignée sur le discours du président de la République et refusons un retour aux anciennes équations, notamment celle qui prône le principe suivant: ‘armée, peuple, résistance’”, a-t-il martelé. Il a, dans ce contexte, abordé la question de “l’extension de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire libanais”, réitérant la nécessité de “la lutte contre la corruption, de la publication de l’acte d’accusation dans le cadre de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth et de la reprise des négociations avec le Fonds monétaire international”.

À la tête du Bloc national indépendant, le député Tony Frangié a exprimé son soutien au Premier ministre désigné, Nawaf Salam, soulignant “l’importance de former un gouvernement compétent qui réponde aux attentes de la population et qui soit à la hauteur de ses aspirations”, et auquel “toutes les parties devraient prendre part”.

 

 

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