Au lendemain de l’élection d’un nouveau président de la République libanaise, tous les regards sont rivés sur le Liban-Sud, à seize jours de l’expiration de l’accord sur le cessez-le-feu, décrété le 27 novembre dernier.
Situation sur le terrain
Après des bombardements menés contre certaines localités au Liban-Sud, le village de Aïta el-Chaab a été soumis à des tirs d'artillerie vendredi matin. Une manœuvre qui a été suivie de frappes aériennes et d’un ratissage massif de la zone.
Comme à l’accoutumée, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a lancé un énième appel aux habitants du Liban-Sud, les mettant en garde contre tout déplacement ou tout retour dans les villages limitrophes et leurs environs.
Par ailleurs, les forces israéliennes se sont mobilisées dans la région qui relie Tallet el-Hamames, à Serda, à la colonie de Metula, dans le nord d’Israël.
D'autres unités israéliennes ont été déployées jeudi soir autour d’un centre de l'armée libanaise au niveau de Qaouzah, Debel et Aïta el-Chaab, alors que cette dernière attend depuis plusieurs jours le feu vert du Comité de supervision pour reprendre le contrôle de ses installations dans la région.
Accompagnées d'un bulldozer et d'une équipe de la Croix-Rouge libanaise, des patrouilles de l'armée libanaise se sont dirigées, vendredi matin, vers le village d'Aïtaroun (Nabatiyé).
À Beyrouth et dans sa banlieue, le survol de drones israéliens a été observé dans la matinée.
Les rapports des médias israéliens
Selon un rapport publié par le quotidien israélien Maariv, “le Premier ministre de l’État hébreu, Benjamin Netanyahou, son ministre de la Défense Israël Katz, et le chef d’état-major, Herzi Halevi, insistent pour que l’armée israélienne maintienne ses positions dans trois zones centrales au Liban-Sud, même après la fin du cessez-le-feu”. Une démarche à laquelle s’opposerait, selon le rapport, le président américain sortant Joe Biden, mais que soutiendrait Donald Trump.
Le rapport ajoute que l’accession au pouvoir du président Joseph Aoun “créerait une pression supplémentaire qu’exerceraient les États-Unis ainsi que d’autres pays occidentaux et arabes sur Israël pour procéder à un retrait complet du territoire libanais”.
Par ailleurs, et selon le journal Jerusalem Post citant un responsable israélien, “les autorités de l’État hébreu craignent que le Hezbollah ne reprenne les combats si l’armée israélienne ne se retire pas du sud du pays le 27 janvier prochain”.
Depuis la conclusion de l’accord, aucun affrontement direct n'a été signalé entre Israël et les combattants du Hezbollah, bien que chacun ait accusé l’autre d'avoir violé certaines dispositions de l'accord.
Selon des informations rapportées également par le Jerusalem Post, “bien que l’administration Biden ait affirmé que le déploiement de l’armée libanaise se déroulait comme prévu, des responsables israéliens affirmaient que cette manœuvre est lente”. Selon ces informations, dans le cas d’un “échec des forces armées libanaises dans le processus de démantèlement du Hezbollah”, l’État hébreu se verra “obligé de rester dans le sud du Liban”.
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