L'armée israélienne dit avoir arrêté puis relâché un journaliste français
L'armée israélienne a annoncé le 8 janvier 2025 avoir arrêté puis libéré un journaliste français "dans la zone de séparation Syrie-Israël". ©(Armée israélienne / AFP)

Un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré mercredi qu'elle avait arrêté un journaliste français "dans la zone de séparation entre la Syrie et Israël" avant de le relâcher peu après.

"Il s'est approché trop près des soldats, a été interrogé puis relâché", a affirmé le lieutenant-colonel Nadav Shoshani lors d'un point presse avec des journalistes étrangers.

"Cette personne (...) s'est approchée des soldats à plusieurs reprises", a-t-il précisé, avant d'ajouter que le journaliste n'avait été "emmené nulle part" et que son matériel "non plus".

Plus tôt mercredi, le magazine français Marianne avait annoncé sur X l'arrestation de Sylvain Mercadier, "reporter et pigiste pour Marianne", par l'armée israélienne "en Syrie, à la frontière du Golan occupé".

Annonçant sa libération, M. Mercadier a décrit son arrestation en détail en début de soirée mercredi sur le même réseau social.

Il dit avoir été "maltraité pendant plus de quatre heures" avec son collaborateur, Mohammed Fayad, et ajoute que son matériel a été "volé" par l'armée israélienne.

"Lorsque l'armée nous a ordonné d'arrêter de filmer, nous nous sommes arrêtés. Lorsqu'ils ont fouillé la voiture, nous les avons laissés faire", déclare-t-il, "mais lorsqu'ils ont voulu confisquer un ordinateur portable qui se trouvait dans la voiture, Mohammed a protesté et a été immédiatement arrêté".

"J'ai moi-même commencé à protester contre ce comportement absurde et nous avons été arrêtés tous les deux", ajoute-t-il.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a exprimé son "soulagement" après la libération des deux hommes, dont elle dit qu'ils ont été "agressés et arrêtés (...) par les forces israéliennes".

Depuis la chute du président syrien Bachar al-Assad, les autorités israéliennes ont pris des mesures pour renforcer leur présence militaire et civile sur le plateau du Golan.

La présence des troupes israéliennes en Syrie au-delà de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël est présentée comme temporaire par les autorités, bien que certains observateurs craignent qu'Israël ne maintienne sa présence, agrandissant illégalement son territoire.

Le Golan a été conquis en partie par Israël sur la Syrie en juin 1967 lors de la troisième guerre israélo-arabe.

Une poche supplémentaire d'environ 510 km2 a été occupée par Israël lors de la guerre israélo-arabe d'octobre 1973, puis évacuée en 1974, en vertu d'un accord de désengagement créant une zone tampon démilitarisée de près de 80 kilomètres de long, dans le sud-ouest de la Syrie, le long de la partie occupée par Israël.

Quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, frontalier également du Liban et de la Jordanie, ont en revanche été annexés par Israël en décembre 1981, une mesure non reconnue par la communauté internationale, hormis les Etats-Unis depuis 2019.

 

Avec AFP

 

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