USA: Fitch s'inquiète des risques de déficit persistant et du creusement de la dette
Fitch s'inquiète des risques de déficit américain persistant ©Ici Beyrouth

La politique budgétaire du futur gouvernement de Donald Trump pourrait renforcer un déficit public déjà important et au final creuser encore la dette des Etats-Unis, a estimé mardi l'agence de notation Fitch.

Le président élu, qui doit entrer en fonction le 20 janvier, a annoncé durant sa campagne vouloir continuer à réduire les impôts tout en imposant des droits de douane sur l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.

Il souhaite également réduire les dépenses de l'Etat fédéral, une mission donnée aux milliardaires Elon Musk et Vivek Ramaswami, dans le cadre d'un ministère de l'efficacité gouvernementale en réalité informel.

Dans une note, Fitch anticipe un déficit public équivalant à 8,1% du Produit intérieur brut (PIB) pour 2024 qui se réduira à 7,5% en 2025 et devrait se stabiliser à ce niveau en 2026.

Cela entraînerait une remontée du taux d'endettement du gouvernement fédéral, qui devrait dépasser les 120% du PIB dès 2016.

Cela reste cependant inférieur aux prévisions du FMI, qui estimait fin octobre que la dette américaine pourrait représenter jusque 132% du PIB dès 2025, à politique économique constante.

Pour Fitch, le risque d'une hausse continue de la dette est de voir les coûts associés augmenter, alors que les intérêts représentent déjà 13,1% du budget fédéral pour 2024.

Malgré une victoire qui leur permet de contrôler l'ensemble des leviers du pouvoir, les républicains vont disposer d'une faible majorité à la Chambre des représentants.

Cela les obligera à "construire des compromis, plus encore alors que plusieurs élus républicains ont voté contre la proposition de budget voulue par le président élu", ajoute Fitch.

Plus largement, l'agence de notation s'inquiète du "faible cadre budgétaire et (de) l'apparent manque d'appétit dans l'ensemble de l'éventail politique en faveur d'un ensemble de politiques qui permettrait de réduire de manière structurelle et durable le déficit".

"Nous partons du principe que les baisses d'impôts de 2017 vont être élargies mais les dépenses autres que la santé et la défense ne concernent que 15% du budget, ce qui laisse peu de place pour des coupes budgétaires importantes", estime encore Fitch.

Avec AFP

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